L'histoire :
Aujourd’hui, Hazuki entre dans le prestigieux lycée Amagai. Sur le chemin qui sépare la gare de l’établissement, il fait connaissance d’Asumi lorsqu’il se trompe de côté en se dirigeant vers le bâtiment réservé aux filles. A cet instant, il ne se doute pas qu’il sera amené à la revoir et la côtoyer dans des circonstances bien étranges... C’est aussi la rentrée pour Madoka Sakonji et Junta Gorômaru, qui se rencontrent durant la cérémonie d’accueil des nouveaux élèves, ainsi que pour Yûsuke Maki, un jeune homme solitaire, et Tôma Kisaragi, un métis que Hazuki va rencontrer le soir même. La première journée de cours terminée, Hazuki attend que la pluie cesse de tomber avant de rentrer chez lui et en profite pour visiter un peu le lycée désert, tandis que Yûsuke décide de faire la même chose après avoir terminé son installation dans sa chambre de l’internat. C’est aussi le cas de Madoka et Junta qui, après avoir fait un saut à l’internat où va résider Madoka, traînent dans le bâtiment en attendant la fin de l’orage. Soudain, un éclair particulièrement violent s’abat sur le lycée et fait sauter les plombs. Surpris par la violence de l’événement, les 5 jeunes hommes le sont encore plus lorsqu’ils découvrent qu’ils se sont soudain transformés en filles ! Hazuki et Tôma tombent rapidement sur Madoka et Junta, tous les quatre comprenant rapidement qu’ils ont été victimes du même phénomène. Se réfugiant dans les jardins qui séparent le bâtiment des hommes de celui des femmes, ils tombent alors sur le jardinier. D’abord étonné, ce dernier accepte de croire à leur histoire et décide de les héberger chez lui le temps de comprendre ce qu’il se passe. Pendant ce temps, Yûsuke, complétement paniqué, est livré à lui-même et part se réfugier dans sa chambre...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Malgré son titre et sa couverture qui laissent à penser qu’on est en présence d’un shôjo qui va mettre en scène une classique histoire d’amour lycéenne avec la pluie comme décor, Rendez-vous sous la pluie nous détrompe rapidement en présentant une intrigue fantastique et où - tout du moins au début - la romance est finalement plutôt absente. L’histoire se montre originale en mettant en avant le thème du travestissement, déjà assez peu traité dans l’océan de titres shôjo parus en France, mais surtout en le traitant d’une manière assez peu commune. C’est simple, on n’avait plus vu décliner cette thématique ainsi depuis Ranma ½ puisqu’il s’agit ici de jeunes hommes qui se transforment en filles lorsqu’il pleut. L’atmosphère est rapidement prenante, et qui plus est soutenue par des décors agréables de jardins sous une fine pluie de printemps. Coupés du monde (en internat, dans un lycée situé en marge de la ville, ou bien encore dans la résidence du jardinier à l‘écart de tout), les héros vont évoluer dans une ambiance proche du huis-clos, sauf vers la fin du volume où ils commencent à organiser leur nouvelle vie : cours chez les hommes lorsqu’il fait beau, et chez les filles lorsqu’il pleut en se faisant passer pour des élèves étrangères en échange culturel, mensonges rodés pour les parents, etc. Certain(e)s commencent aussi à oser sortir en ville mais, comme le dernier chapitre le montre, il va y avoir de nombreuses difficultés supplémentaires à gérer lorsque la transformation a lieu en public. Le scénario est donc tout d’abord intriguant, avec un rythme assez flottant au départ, puis devient de plus en plus prenant lorsque les héros sont amenés à cacher leur identité féminine tout en essayant de continuer à vivre leur vie. Là, le rythme s’accélère légèrement et le cliffhanger de fin nous laisse même sur un certain suspense. Il y a tout de même quelques longueurs, ainsi que quelques maladresses dans la narration qui s’en trouve parfois un peu saccadée. Ce ne sont pas les seuls problèmes : certains protagonistes acceptent l’aspect fantastique de l’histoire un peu trop rapidement, ce qui choque un peu (mais en même temps, certains semblent aussi en savoir plus qu’ils ne le disent sur cette affaire étrange). Ne s’intéressant pas uniquement à leurs péripéties, le scénario s’attache également un peu à nous montrer les sentiments ressentis par les jeunes hommes dont le corps ne leur obéit plus, métaphore poussée de l’adolescence. Et enfin, des relations d’amitié, voire plus, commencent à se développer avec des camarades féminines lorsqu’ils sont transformés en filles, ce qui donne de nombreuses possibilités pour la suite du développement de l’histoire. Tout cela est mis en images par des graphismes simples mais efficaces, à l’aide de planches fournies qui gardent malgré tout un côté léger qui colle parfaitement à l’ambiance et au rythme. Les décors sont présents (simplistes en intérieur mais plus soignés lorsqu’il s’agit des jardins que l’on voit assez souvent), le tramage est bien utilisé, les personnages sont expressifs mais se ressemblent parfois un peu trop... On regrette seulement que les quelques pages couleurs de l’intro aient été passées en noir et blanc. Un shôjo agréable au final, et plein de possibilités qu’on attend de voir développées dans les opus suivants.
