L'histoire :
Tandis qu’il est à un rendez-vous avec Seïchirô à Ikebukuro où ce dernier se fait tirer une prédiction sur le futur de leur relation en partant de leur date de naissance respective, Subaru est bipé par Hokuto. Sa sœur l’a contacté car on vient de le missionner pour un nouveau travail. Depuis quelques temps, un nouveau service téléphonique fait fureur chez les jeunes filles, la « party-line », qui permet de communiquer à plusieurs en appelant le même numéro, et certains des usagers de ce service utilisant des numéros finissant en 19X9 subissent de nombreux appels anonymes qui ressemblent à une malédiction. Ce n’est pas tout : les gens qui ne prennent pas ces appels au sérieu sont ensuite frappés de troubles spirituels, c’est pourquoi la NTT, la société national des télécommunications, a fait appel à la famille Sumeragi. Tandis que Hokuto disserte sur le sujet et s’étonne en parallèle de la prédiction faite à Seïchirô, d’autant que sa date de naissance ne correspond pas d’après elle à son caractère, Subaru décide d’appeler le numéro de party-line que la NTT lui a fourni. Il tombe alors sur 3 lycéennes qui prennent peur lorsqu’il les questionne et qui réagissent immédiatement en tentant de lui lancer un mauvais sort. Les jeunes filles se croient élues, guerrières réincarnées et destinées à sauver le monde, attendant de voir leur pouvoir se révéler lorsque leur ennemi apparaîtra, et croient que les « bases ennemies » utilisent les numéros en 19X9. Pour se protéger sans les attaquer, Subaru se contente de leur renvoyer leur sort et les jeunes filles apprennent alors à leur dépend qu’il y a un prix à payer lorsque l’on utilise la magie sans en connaître toutes les subtilités...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un premier volume qui dénonçait l’envie, l’égoïsme, et la violence physique et sexuelle, le second opus de cette nouvelle édition condensée (le format bunko est plus petit mais plus large puisqu’il n’y aura que 5 tomes au lieu de 7 dans la première édition) ne parle « que » de la vanité et de la vengeance tout en évoquant en passant le mal que peut faire une justice déshumanisée. L’histoire des lycéennes qui se croient élues, au-dessus de la masse des gens inférieurs qui les entourent, est intéressante mais c’est plutôt parce qu’elle nous dévoile des aspects intrigants du fonctionnement de la magie (on n’invoque pas impunément les forces spirituelles : il y a souvent un prix à payer). Par contre, et bien qu’elle ne prenne qu’un petit chapitre à la fin du volume, l’histoire consacrée à la vengeance est beaucoup plus touchante : une mère de famille veut utiliser la magie pour punir l’assassin de sa petite fille que la justice à épargné. Tout est fait pour nous prendre à la gorge : la femme en vient à tuer son chien que sa fille aimait tant pour lancer son sort et, lorsque Subaru lui fait voir l’esprit de sa fille, pensant que l’enfant apaiserait sa mère en lui demandant de renoncer à la vengeance pour continuer à vivre malgré tout, c’est tout le contraire qui se passe... Comment faire comprendre à une enfant assassinée l’abnégation nécessaire pour que ceux qui restent puissent vivre en paix ? Difficile question à laquelle Subaru ne saura répondre... Les histoires se font de plus en plus poignantes et sont aidées en cela par les graphismes qui font de grands pas en avant à chaque nouveau chapitre. Ainsi, même si le trait n’est pas encore aussi fin qu’il le deviendra bientôt, on est déjà loin de l’aspect que pouvait avoir la toute première histoire de la série. Bref, la série prend vraiment corps, d’autant que les passages intrigants sur la relation de Subaru et de Seïchirô et de leur promesse faite lorsqu’ils étaient bien plus jeunes se font de plus en plus nombreux en toile de fond. Plus sombre aussi, la série se joue également du manichéisme qui n’hésite pas à nous montrer un héros obligé de mentir, de « mal agir », pour propager néanmoins (ce qu’il estime être) le bien au prix de sa moralité. Intéressant par tous ces aspects, ce titre culte des CLAMP est à posséder dans toute bonne mangathèque.
