L'histoire :
Dans un avenir très lointain, bien après la disparition de l’Homme, des robots et des androïdes se partagent la Terre. Or dans ce contexte, les robots War-hol et Rip-R tentent de préserver un trésor trouvé à l’intérieur de War-hol : un bébé humain, c’est à dire 100% organique ! Un truc de ouf, sans la moindre connectique, jamais vu auparavant ! Au fil de leurs recherches, ils comprennent que cette petite créature fragile et malodorante (de la couche) est forcément l’élu, le chainon manquant à partir duquel il serait possible de faire « repartir » l’humanité. Or les voilà devenus esclaves des androïdes, réduits à des tâches de robots domestiques. Les androïdes ont certes le même projet un peu fou de reconstituer l’humanité. Pour ce faire, ils ont identifié depuis longtemps une usine de clonage – dans un ancien centre commercial – qui attendait juste d’avoir un « original » pour pouvoir lancer la production. Mais il y a un problème de taille : cette usine est aux mains d’un autre groupe d’androïdes, qui n’ont pas la même conception de l’utilité de l’être humain. Rip-R et War-hol sont ainsi mis à contribution pour faire pénétrer de force le précieux béh-béh dans la matrice reproductive. Une bataille s’annonce, contre un ennemi inattendu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ce troisième tome de Bots, Aurélien Ducoudray et Steve Baker mettent un point final à une trilogie d’aventures robotiques grand-public, dignes des grandes sagas pixariennes. Cet univers au sein d’une société futuriste de robots, qui s’est organisée en civilisation anthropomorphique, est totalement cohérent et jouissif. Il y a plusieurs raisons au bonheur de lecture engendré. Primo, le duo de héros est très attachant, en raison de leurs personnalités complémentaires, de leur expressivité, de leur humour. Secundo, à travers les dialogues, Ducoudray détourne moult expressions sous des consonances technologiques à la fois bien vues et marrantes. Tertio, la quête à laquelle War-hol et Rip-R se livrent est riche de sens (pensez, il s’agit ni plus ni moins que de procéder à la résurrection de l’humanité !), proche de l’allégorie, et elle détourne finement les postulats des grands penseurs du genre (Asimov, Golding…). Quatro, l’aventure est excellemment rythmée, découpée et séquencée, régulièrement titrée comme s’agissant d’un comics dont les fascicules ont été reliés. Dans tous les cas, Ducoudray semble avoir concocté cette histoire sur mesure pour le trait débridé de Baker, qui s’en donne à cœur joie, surtout lors des séquences d’action. A ce sujet, cet opus final en contient encore de très chouettes (attention, spoiler : l’attaque de zombots !)
