L'histoire :
A bord du paquebot « President Hoover », Francis Coplan, ayant embarqué à Saïgon, a tout le loisir de s’intéresser à la gente féminine de la clientèle select dont il fait partie. Le bateau a mis le cap sur Manille, il vogue à 20 nœuds sur une mer d'huile, lorsque le Capitaine Flynn reçoit un câble. Bien qu'il s'astreigne à n'en rien laisser paraître, la nouvelle le préoccupe au plus haut point. Si bien qu'il intime à son second de n'en divulguer le contenu sous aucun prétexte aux passagers. A 22 heures, alors que Coplan raconte d'étonnantes histoires à celle qu'il courtise, le Capitaine annonce qu'un typhon d'importance se dirige vers eux. Quelques dizaines de minutes plus tard, les passagers aperçoivent au loin une énorme vague. Avant que chacun ne soit consigné dans sa cabine, Coplan assiste à un curieux manège, une bouteille étant remontée. Sa qualité d'ingénieur fait qu'il ne se déplace jamais sans une valise remplie d'appareils de mesures. Parmi eux, un compteur Geiger s'affole quand il analyse l'eau de mer. Coplan a la certitude que le navire n'a pas traversé une tempête, mais qu'un essai nucléaire a eu lieu dans les profondeurs marines. Le mystère s'épaissit quand un ressortissant chinois est retrouvé mort, après que deux détonations ont retenti...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est en 1953 que parait Commando Secret, cinquième roman de Coplan chez Fleuve Noir. Le personnage a un an et le binôme qui se cache derrière le pseudo de Paul Kenny assure donc une cadence d'écriture proche de celle des mitrailleuses que la Seconde Guerre Mondiale venait d'éteindre. Mais si le conflit s'était arrêtée peu après les bombes A lancées par les américains, le spectre d'un cataclysme nucléaire est bel et bien celui qui a accompagné le monde divisé en deux blocs, durant une trentaine d'années. Cette adaptation sort en 1969 et c'est dire si la trame de l'histoire colle aussi à l'actualité de l'époque, soit la guerre froide. Coplan mène sa barque seul, mais le scénario ne tient pas trop la route, avec ses explosions nucléaires et « l'exploit » qu'il accomplit. Même si la narration est décousue – certains personnages semblant exister pour faire partie du décor – la série prend tout de même ses marques en s'appuyant sur quelques qualités, dont la première est de commencer à s'implanter dans un contexte géopolitique. Et puis l'aspect romance offre à Coplan mieux qu'une dimension de Don Juan de pacotille. Le dessin, quant à lui est correct. Il tient essentiellement au talent qu'a l'auteur à dresser les portraits des personnages. On notera que ce numéro comporte aussi deux autres BD aux formats courts, très probablement « importés » et une interview de Paul Kenny qui, à l'évidence, a été mal montée, sa seconde page n'ayant plus aucun rapport avec les propos tenus par le (ou les, puisqu'ils était deux à écrire) auteur(s) !