L'histoire :
Pierre Lecas est un agent du deuxième bureau du Service de Documentation Extérieure et du Contre Espionnage français. Il a été envoyé à Athènes parce qu'on soupçonne un commerce de bibelots de faire passer en douce des documents liés à un potentiel trafic d'armes. L'agent secret doit identifier qui fabrique des Tangras creux, ces imitations de petites statuettes antiques. Autant dire qu'il doit chercher une aiguille dans une botte de foin. Son enquête remonte jusqu'à une fille nommée Thessa, qu'il soupçonne d'être un agent de liaison. Sa couverture fait qu'elle vit de ses charmes en officiant dans une maison de rendez-vous. Après quelques entrevues charmantes, il obtient une confidence : le commerçant pourrait bien être un certain Panboukis. Ce sont les derniers renseignements que reçoit Paris de Lecas. Dans ce métier, le silence radio est toujours un silence de mort... Peu de temps après, c'est Max Purdon, un crack du service, qui est envoyé sur place. Fort des informations collectées par son prédécesseur, il remonte également la piste en employant des méthodes différentes. Mais une semaine plus tard, le Vieux, le patron du Service, perd aussi sa trace. Deux agents effacés en moins de trois semaines, c'est la preuve qu'une organisation extrêmement bien organisée agit sur place. Cette fois-ci, c'est un binôme qu'on envoie pour faire le ménage. Coplan et Maupas pourront se couvrir l'un l'autre. Ils débarquent à Athènes par deux vols séparés de quelques heures...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Paru en 1955 aux éditions Fleuve Noir, Expédition sans retour porte bien son nom. L'adaptation est publiée en 1974 et c'est une aventure qui réserve la particularité de reporter l'entrée en scène de Coplan à partir du second tiers d'un récit particulièrement sombre. Ça zigouille sec dans cette Athènes où les agents jouent aux touristes, mais dont c'est le dernier voyage... avant celui dont on ne revient pas ! Ainsi, par deux fois, le lecteur est témoin de l’assassinat sordide de deux agents secrets, qui ont malheureusement trouvé plus malins qu'eux et en payent le prix fort. Le rythme est lent et leurs enquêtes consécutives tiennent du jeu du chat et la souris, jusqu'à l'issue fatale. Puis, comme on pouvait s'y attendre, les choses s'accélèrent avec l'entrée en jeu de Coplan. Un agent secret averti en vaut deux et le Vieux (qu'on appellerait aujourd'hui le Boss), lui adjoint en plus la présence de Maupas, un autre gros bras du Service. L'ambiance barbouze colle à la peau de nos deux gros bras, qui ne vont pas vraiment servir la même limonade aux cibles qu'ils vont lever sur place. Si on ajoute un petit voyage sur l'île de Corfou, pour suivre la trace d'un navire véreux, le dépaysement est total et l'exotisme revêt ici les formes du danger. Une fois de plus, c'est l'espagnol Huescar qui est au dessin, avec son style souvent sec, mais qui convient parfaitement au ton des aventures inquiétantes et secrètes de FX-18. C'est ainsi que Francis Coplan, ex-officier de la Marine, a le don de nous embarquer dans cette mission...