L'histoire :
La Police de Lourdes est confrontée à un évènement sans précédent : la nuit dernière, trois cadavres ont été retrouvés dans un secteur géographique plutôt resserré. Les victimes sont toutes des personnes ordinaires, sans aucun passé trouble, ni affaire en cours. Il s'agit de deux hommes et d'une veille femme. Le premier était un parfait cul terreux, le second un représentant de commerce sur le retour, plus habitué des bars des patelins environnants que des ventes spectaculaires. Et la petite vieille retrouvée froide était une veuve de 58 ans... Tous trois ont été égorgés de façon presque chirurgicale. Pas de mobile, puisque leurs papiers et quelques Francs ont été retrouvés sur eux. Les inspecteurs concluent rapidement que les victimes ont été supprimées car elles devaient avoir été témoins d'une scène compromettante. C'est la technique implacable du ou des meurtriers qui leur met la puce à l'oreille. Cette affaire, c'est pour les Services de Renseignements. Dès le lendemain, Francis Coplan est en partance pour la Province...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Recours au meurtre, le roman qui consacre la treizième mission de l'agent FX 18, alias Francis Coplan, a paru en 1954 chez Fleuve Noir. Cette adaptation lui succède 15 ans plus tard et on ne peut pas dire que cela soit une franche réussite. Pourtant, ça démarre fort avec un triple meurtre dans la même nuit, aux environs de Lourdes. Si pour la Police de Lourdes, c'est pour le moins peu fréquent de retrouver trois cadavres la même nuit, une rapide enquête sur les victimes va vite convaincre les flics locaux que les meurtres ont été commis par des pros. Il y a quelque chose de sacrément louche derrière tout cela, raison pour laquelle on envoie un agent des Services de Renseignements. Et doubler un espion, ce n'est pas donné à tout le monde. Alors bien sûr, Coplan va finir par aller chercher les coupables. Et inutile de vous dire qu'ils y passent tous sans avoir la chance de fréquenter un Juge... mais cette fois-ci, les rebondissements sont convenus et... pire : l'intrigue est carrément tarabiscotée. Ainsi, la tension ne s'installe que peu de temps (encore une fois, elle retombe de façon spectaculaire dès que le voile sur le triple meurtre est levé) et le scénario s'avère peu réaliste. C'est d'ailleurs le plus décevant : la plupart du temps, c'est le réalisme qui confère une grande partie de l'intérêt des intrigues de cette série d'espionnage. Heureusement, le dessin de Huescar est au rendez-vous. Bien sûr, il est daté, empruntant encore au début des années 70 les codes des comics et pulps américains des années 50. Mais la première scène nocturne est un exemple du talent que possédait l'espagnol. Maigre consolation pour ce volume qui ne marquera pas les mémoires.