L'histoire :
Une fois de plus, Francis Coplan n'a pas le loisir de profiter de ses congès. « Le Vieux », son patron, le convoque et joue sur la corde sensible, car son meilleur ami et collègue de service, Gontran, ne donne plus de signe de vie depuis quatre jours. Il était en mission à Londres. Quand on travaille pour la sécurité de l’État, ça ne peut être que de très mauvaise augure. Voici donc FX-18 dans le DC-4 qui relie la capitale française à La Ville-Monde ; et il est d'une humeur aussi maussade que la météo qu'il trouve à l’atterrissage. Cette mission spéciale ne l'inspire guère. Partir à la recherche d'un type disparu, même si c'est un ami, au milieu de 8 millions d'habitants... autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Pour commencer, il épouse la couverture de son pote, en se faisant passer pour son frère. Voici donc Coplan affublé de vrais-faux-papiers lui donnant l'alias de Francis Chaptal. Et dès le départ, c'est la catastrophe. La première étape est de se rapprocher des services de Police. Or, lorsqu'il est reçu, un officier lui annonce que le corps de Raoul Chaptal a été retrouvé. Il s'agit d'un assassinat. Le cadavre a été retrouvé près de Old Hallows Church, dans un quartier qui compte encore des maisons délabrées par les bombardements de la Seconde Guerre Mondiale. Le corps y avait été caché et ce sont des gosses qui l'ont découvert...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette adaptation en BD est parue en 1971, soit 15 ans après la publication du roman. Les deux auteurs qui signaient sous le pseudo de Paul Kenny, comme très souvent dans les récits d'espionnage, se sont inspirés de faits réels ayant eu lieu un an avant la publication de leur ouvrage. A cette époque, les anglais sont les premiers à commercialiser un avion de transport à réaction : le De Havilland DH 106 Comet. Après deux crashs au décollage en octobre 1952 et mars 1953, un nouvel accident mortel a lieu en mai 1953, cette fois-ci en plein vol. La série noire continue l'année suivante : 10 janvier 1954,8 avril 1954 et, à chaque fois, aucun rescapé. Même si les enquêtes démontreront des mois plus tard des failles dans la conception de l'avion, la presse anglaise, désireuse de protéger le fleuron et le prestige de l'industrie britannique, évoque des sabotages. Et voici donc la matière de cet épisode rondement mené, à l'atmosphère étouffante. Il y a tout dans ce Coplan : des meurtres, une entreprise criminelle qui donne le titre à ce volume, de l'exotisme, car le théâtre d'action va de Londres au Caire et des rebondissements inattendus. Ah, on allait presque oublier : la présence de femmes aussi, une ingénue, l'autre sulfureuse et la troisième qui est une victime dans un piège qu'on tend à FX-18. C'est Huescar qui signe une nouvelle fois des dessins de bonne facture, délivrant quelques planches superbes. Avec Sabotages sanglants, on est donc en présence d'une belle intrigue et d'un volume franchement réussi.
