L'histoire :
Aux abords de Téhéran, une Mercedes file le train à la voiture que conduit un député iranien. A bord de la berline, deux individus s'apprêtent à commettre un attentat. Ils appartiennent au parti Tudeh, qui entretient des liens étroits avec le Parti Communiste d'URSS. Jarevi et Tanieh sont convaincus qu'ils vont agir dans l'intérêt du peuple en supprimant un politique vendu à la cause des anglais et des courtisans du Shah. Tanieh bourre le mou à son acolyte, qui a bien du mal à dissimuler la peur qui l'envahit : il n'a jamais tué, ni même tiré sur qui que ce soit. A la faveur d'une côte abrupte, ils profitent de la puissance du moteur allemand pour dépasser le véhicule de leur cible et commettent leur méfait. Ils prennent également quelques minutes pour mettre le feu à son véhicule. Ils poussent même le vice jusqu'à passer l'après-midi dans une bourgade située à proximité pour revenir en fin de journée sur les lieux du crime, où interviennent désormais les forces de Police. Celles-ci identifient très vite la victime, malgré le fait que son corps est presque totalement calciné... Satisfaits de savoir que la nouvelle va vite se répandre dans tout le pays, les deux complices se rendent alors chez le commanditaire, un marchand. Mais aussitôt payés, deux explosions soufflent le bâtiment qui les abrite...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sans issue est le premier des 237 romans consacrés à Coplan. Fleuve Noir le publie en 1952. Jean Bruce vient de quitter la maison d'édition, qui perd en conséquence un personnage-phare de la collection Espionnage : OSS 117. Jean Libert et Gaston Vandenpanhuyse, qui écrivaient déjà à quatre mains pour la collection Anticipation soumettent alors ce premier Coplan, sous le pseudo de Paul Kenny. Cette « très vivante adaptation », comme Arédit le mentionne, sort en 1969, le personnage ayant fait l'objet de 6 adaptations au cinéma, dont la dernière un an avant cette BD. Le moins qu'on puisse dire, c'est que cette première aventure est un peu poussive : la narration est assez décousue et on découvre un personnage peu sympathique, qui est un ingénieur « intrigant », c'est à dire, pour rester poli, un peu fouille-merde. Certes, le contexte politique de cet Iran des années 50 est assez bien rendu, avec un marché du pétrole qui est en train de basculer de l'URSS vers les USA et le bloc occidental, mais notre Francis national se retrouve en plein micmac dans une intrigue guère passionnante. Pour tout dire, elle a tout d'un imbroglio, avec le rapt d'un scientifique dont la découverte attise le plus d'intérêt de toutes les grandes nations. Heureusement, le dessin est plutôt réussi. On notera que la pagination de cette première adaptation ne constitue que les deux tiers de ce volume 1 de la collection. Sans issue ! est ainsi complété par quatre nouvelles dans des registres différents (de la magie noire au western, en repassant par le polar). Une seconde BD vient en renfort, avec un personnage féminin qui court derrière des bijoux volés. Et malgré les petites tenues certainement assez subversives pour l'époque, ce n'est pas folichon pour autant !
