L'histoire :
Un gamin d’origine asiatique s’évade de la mystérieuse base 51, alias la base de Groom Lake située dans le désert du Nevada. Les services secrets et les militaires américains sont aussitôt en alerte. En effet, la zone n’abrite pas vraiment des soucoupes volantes d’origine extraterrestres comme les autorités le font croire depuis des années, par le biais d’une légende populaire. Les enfants qui y sont enfermés abritent en eux la réincarnation d’hommes et de femmes décédés, souvent des « élites » scientifiques ou artistiques. On y trouve ainsi Léonard de Vinci, Wolfgang Amadeus Mozart, ou encore des pionniers russes de l’ère atomique, tous âgés d’une dizaine d’années. L’enfant évadé, lui, est la réincarnation de Birdy, alias l’agent de la CIA Samuel Wilson, décédé en service lors de la révolution islamiste de 1979, au cours d’une opération fiasco. Il faisait alors parti du groupe commando qui devait récupérer les otages américains détenus dans l’ambassade. Or Birdy revient aujourd’hui avec un terrible secret, qu’il faut empêcher de divulguer. Pourtant, tout ce que cherche Samuel, c’est retrouver et aider son fils Simon, psychanalyste, qui ne s’est jamais remis de la disparition de son père, un soir de Noël 1979…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier opus nous mettait l’eau à la bouche, posant les éléments d’un thriller fantastique ambitieux. Le scénariste Hervé Richez avait bien réussi son coup : il révélait dans la dernière bulle le sujet dont il était question, soit la plus grande découverte de l’humanité : la réincarnation. L’idée de base est donc particulièrement piquante, mais le développement qui lui est réservé dans cette suite « rame » plus volontiers... Richez boucle ici un (premier ?) cycle en laissant beaucoup de chose en suspens. D’un côté, au terme de ce second tome, on ignore toujours le schéma global de la réincarnation découverte et étudiée à Groom Lake. De l’autre, Simon Merid/Wilson est traumatisé par la disparition de son père (un soir de Noël), au point d’avoir renié son patronyme. Dès lors, vous parait-il logique que le père revienne aider son fils à accepter sa mort, en lui révélant qu’il est de retour parmi les vivants (!?). La case finale présente même le fils, psychiatre de profession, adoptant son propre père… (compliqué, hein ?). Il y a de quoi devenir complètement zinzin ! Les différentes composantes sont certes reliées de manière logique, mais pas tout à fait convaincante. Le scénariste a peut-être prévu de creuser l’un ou l’autre de ces sujets dans un autre cycle… En attendant, le dessin de Jean-Jacques Dzialowski reste sur ce second opus fidèle à son style réaliste, proche du comics. Parfois juste jeté, ses encrages manquent de précision par moment, et restent à d’autres hésitant sur les proportions. Ils s’inscrivent pourtant au sein d’un découpage original et très dynamique, qui à lui seul, vaut le détour. Les cases se chevauchent, s’isolent, s’alignent… et participent pleinement à l’installation du rythme et de l’ambiance.