L'histoire :
Après avoir découvert un tombeau qui pourrait bien être celui du frère de Jésus, le professeur Cohen a été liquidé par Barbosa, homme de main de la Congrégation pour la doctrine de la foi (autrefois appelée Sainte inquisition). Cette confrérie occulte veut à tout prix éviter que des scientifiques remettent en question le culte de l’immaculé conception. Avant de mourir, l’archéologue a toutefois eu le temps de transmettre l’empreinte génétique de la dépouille à sa femme Sarah. Cette dernière tente alors d’obtenir au musée de la Hofburg en Autriche le droit de faire des analyses sur la lance de Longinus, qui servit selon la légende à percer le flan du Christ. Elle cherche à comparer les deux ADN et à honorer ainsi la mémoire de son mari. Parallèlement à cette affaire, l’infâme Cardinal Echebal magouille pour faire entrer à son service le père Gabriel, ancien des services secrets et intime du président des USA. Le cardinal intrigue pour faire reconnaître la loi Ascott qui place l’homosexualité et l’IVG en peines passibles de prison. Mais une fois dans la place, les vieux réflexes de Gabriel reprennent le dessus. Il comprend peu à peu qui est réellement Echebal…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La suite de ce thriller théologique se place dans la droite ligne du premier tome. Sur le dessin réaliste et dynamique de Mig, le scénario d’Hervé Richez aborde avec savoir-faire un sujet sensible et passionnant, en prenant le parti d‘une mise en scène musclée, digne d’un film hollywoodien. Le scénario de Richez semble bien proche de nous, à l’heure où le président le plus puissant de la planète utilise la religion pour assurer sa réélection… Le résultat est palpitant, bien plus que nombre de séries issues de la collection Loge Noire. A l’origine de cette réussite, les motivations antinomiques des protagonistes ne peuvent que faire monter la sauce : chancre de vertu, Gabriel fait pénitence à vie ; Echebal est rongé par le pouvoir ; Sarah veut honorer la mémoire de son mari. Certes, on n’échappe pas à un zeste de manichéisme, ni à quelques clichés (les men-in-black de l’Opus Dei en costard et lunettes noires ; le code « Apokalipse » qui se révèle être le numéro de ligne directe du Cardinal). Mais de nombreuses astuces nous font passer un vrai bon moment (la planque sous la cloche, la datation au carbone 14 de la lance). La dépouille est-elle bien celle du frère du Christ ? Les fondements de l’Eglise Catholique seront-ils remis en question ? Vous le saurez en lisant L’archange, prochain et dernier épisode de ce thriller rondement mené…