L'histoire :
Jessica et Mélanie sont mortes de rire. Elles se bidonnent tellement, que lorsque Murielle cherche à comprendre ce qui se trame, elles ne parviennent pas à reprendre leur souffle et continuent de s’esclaffer tout en ânonnant l’explication. Bizarrement, Murielle comprend tout. C’est sans doute ça, être une vraie cop’s !
Jessica et Mélanie croisent Romane en ville. Celle-ci est en pleine panique et se regarde sous toutes les coutures dans les vitrines et les rétroviseurs : elle a rendez-vous avec Noé dans 5 minutes et craint de ne pas être parfaite. Elle file sans avoir le temps d’entendre la recommandation des cop’s : esthétiquement tout va bien, mais il eut fallu qu’elle fasse quelque chose pour son haleine…
Jess’ déprime car ses parents l’ont privée de portable pour 3 jours. Ses cop’s lui demandent ce qu’elle a pu faire pour être punie aussi sévèrement. Elle explique que ses parents n’ont pas trop apprécié de retrouver des photos d’eux sur le net, où ils apparaissent en tongs ou en shorts. Sur ces révélations, les cop’s changent radicalement leur point de vue : c’est n’importe quoi de mettre des scènes privées en ligne !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le code pantone du rose flashy en titraille proclame clairement le public-cible : Mes cop’s s’adresse aux jeunes filles, sur une tranche d’âge qui va (disons) du CM1 jusqu’au moment où on arrête de lire des BD pour s’intéresser de beaucoup plus près aux garçons. Le thème est bien vu : les tumultueuses relations sociales et amicales progestéronées offrent à Christophe Cazenove le champ d’une infinité d’histoires de nanas, ici réparties en 42 gags d’une planche (plus deux gags en une case pleine planche). Le contexte est contemporain-urbain : quand on s’adresse aux jeunes fashion-victimes, mieux vaut surfer sur les situations à la mode. Logiquement, les gags tournent donc autour des réseaux sociaux, des téléphones portables, des fringues (voir en couverture), des rumeurs colportées, des apparences physiques, des rendez-vous avec les garçons… (ça reste soft). L’expérience du scénariste lui permet d’éviter les terrains glissants ou la tentation du grivois, Mes cop’s est solidement ancré dans un créneau grand-public… certes très (trop ?) bon-enfant. Le serial-scénariste de chez Bamboo y gagnerait peut-être en percussion et en variété comique s’il était moins prolifique. En revanche, la griffe semi-réaliste de Philippe Fenech tire vraiment son épingle du jeu. Son trait dynamique est d’une lisibilité à toute épreuve, accordant beaucoup d’expressivité aux personnages. Notre crash-test sur béta-public-cible de 9 ans a fait carton-plein.