L'histoire :
Cécile est amoureuse. Et quand Cécile est amoureuse, elle est dans un état second, qui transforme totalement sa personnalité d’ordinaire radicale et râleuse en Bisounours. Ses cops en profitent alors pour faire passer toutes les pilules dont elles ont besoin, dont par exemple lui rendre abimées les affaires qu’elle a prêtées. Même les profs en profitent pour lui rendre les vieux devoirs auxquels elle a eu des mauvaises notes !
Les parents de Mélanie décident d’accueillir chez eux une adolescente migrante venue de Syrie, Warmi. Cela oblige Mélanie à ranger entièrement sa chambre (pour la première fois !). Les amies de Mélanie font alors connaissance d’une jeune fille parfaitement bilingue. C’est incroyable, Warmi a appris le français en à peine 5 jours. La bande de copines se cotise alors pour lui filer qui des fringues, qui des chaussures, qui des T-shirts. Même Rona (la décérébrée de la bande) s’y met : elle offre une pile de livres… tout neufs, évidemment, puisqu’elle ne les a jamais ouverts. En classe, Warmi raconte la tragédie de la guerre dans son pays. Romane regrette juste qu’elle ait utilisé l’heure de français pour ce faire. C’eut été mieux qu’elle choisisse les deux heures de physique-chimie de l’aprem…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En cet automne 2020, les interactions sociales entre jeunes sont plus que déconseillées… Mais au regard de la série Mes cops, qui se base justement sur les relations d’amitiés entre copines (les fringues, les amoureux, les cours au lycée, les caractères variés…), il est impossible d’en tenir compte. D’une part parce que la série s’inscrit sur un temps long et un contexte urbain contemporain universel ; d’autre part parce qu’il est impossible de coller à la météo capricieuse des phases de confinement / déconfinement. De fait, on croise bien par moment un quidam qui porte un masque (à côté d’une grosse femme sosie d’Obélix !)… Mais la vraie actualité de ce 12ème opus vient de l’arrivée dans la bande d’une nouvelle copine, une migrante venue de Syrie. Au scénario, Christophe Cazenove ne fait pas trop de géopolitique ou de prosélytisme social pour autant. L’excitation autour de Warmi tient surtout à ce qu’elle est nouvelle et très intelligente. Elle a donc tout à apprendre, beaucoup à recevoir et les cops sont très douées pour étendre leur amitié. Cet épisode est aussi l’occasion d’apprendre des nouveaux mots, comme l’hypermnésie ou la dyscalculie. Comme d’habitude, les ressorts comiques sont très convenus / faciles – Christophe Cazenove peine à se renouveler. En revanche, comme d’habitude, le style graphique de Philippe Fenech est un modèle de dynamisme, d’expressivité et de semi-réalisme.