L'histoire :
De retour d’une enquête musclée dans les bayous de Floride, Thomas Silane dénonce dans un article sans concession, les agissements de l’extrême droite américaine. Mais si ce type de papier prouve le courage de son auteur, le rédacteur en chef du journal craint d’attirer sur sa rédaction les foudres de tous les terroristes du pays. Aussi, quand un colis à l’attention de Silane est déposé à l’accueil, la cellule de déminage est immédiatement appelée sur les lieux. Mais après un scanner en règle, Silane déballe du paquet un simple appareil photo. Inoffensif, l’appareil suscite tout de même son intérêt de par sa valeur de collection. Impatient de le tester, Silane se rend sur une scène de crime, où vient d’être retrouvée la fille assassinée du préfet. Une fois sur place, il prend quelques clichés et s’empresse de les développer lui-même dans sa propre chambre noire. La surprise est de taille quand les photos développées révèlent à la place du cadavre de la jeune fille, une vue parfaitement détaillée de son exécution quelques heures auparavant...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Co-scénarisé par Philippe Chanoinat (Les teigneux, La dernière chevauchée…) et Patrice Buendia, ce premier tome est bien énigmatique. Trois intrigues s’entrecroisent intelligemment et permettent à la fois de venir à bout d’une enquête entière et de donner du grain à moudre pour les albums à venir. La première trame tourne autour de cet appareil photo surnaturel qui prend des clichés de ce qui s’est réellement passé lors des crimes. L’outil hallucinant serait un renfort précieux à tout inspecteur de police ! Mais Silane le garde rien que pour lui, parce qu’il a un petit vélo dans la tête. Cette obsession, deuxième trame de la série, est une enquête personnelle qu’il mène sur la disparition de ses parents, et qui servira visiblement de fil rouge tout au long de la série. Enfin, la troisième trame met en scène la résolution d’une enquête par album : cette fois, l’assassinat de la fille d’un préfet. Le dessin et les couleurs réalistes de Yves Lécossois accordent beaucoup de crédibilité à l’ensemble et font oublier que les rebondissements s’enchaînent de manière légèrement superficielle. Pas de quoi gâcher la lecture palpitante de ce bon polar de série B, qui inaugure comme il se doit, la nouvelle collection Grand Angle des éditions Bamboo.