L'histoire :
Cilian Campbell quitte la ville de Waterfall en Pennsylvanie pour rejoindre les troupes américaines en Europe. Nous sommes en Novembre 1943, il laisse sa femme et sa fille Mary, encore un bébé. Il promet d'être très prudent, de leur écrire souvent, de revenir en bonne santé. Quelques semaines plus tard, dans les rues de New York, c'est un homme poursuivi par deux types, pistolet au poing, qui se réfugie dans la foule de recrutement de l'armée, et s'engage. Il échappe probablement ainsi à la mort. En janvier 1945, les deux hommes se retrouvent : Ricci vient d'arriver dans l'escadron de reconnaissance dont Cilian est le sergent. Ils sont proches des lignes allemandes dans les Ardennes. Campbell est préoccupé par des informations qui indiqueraient que Ricci aurait commis un viol dans une ferme qu'ils ont visitée un mois plus tôt. Il se confie à son supérieur, qui lui conseille de continuer à consigner ses observations dans un carnet, dont ils se serviront plus tard pour que Ricci soit éventuellement poursuivi. Mais pour l'heure, il faut garder l'équipe soudée face à l'ennemi. La tension entre les deux hommes est de plus en plus visible, les menaces de Ricci envers Cilian de plus en plus claires. La situation s'aggrave lorsque Ricci égorge trois jeunes prisonniers allemands qui lui avaient été confiés, par pur goût du sang, gardant ses mains rouges en signe de provocation. Soixante-dix ans plus tard, un casque retrouvé sous la terre par des chercheurs belges témoigne du passage des militaires américains et relance une enquête sur son propriétaire.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le nouveau diptyque d'Airborne 44 continue d'étendre l'univers de la série avec cette histoire qui se joue à deux époques autour d'un mystère non éclairci. La seconde guerre mondiale reste évidemment le cœur de l'intrigue, mais les personnages continuent d'être très bien campés, avec une densité dont Philippe Jarbinet a le secret. Il réussit à mettre en scène des moments clés qui nous font mieux comprendre leurs caractères. C'est une vraie force qui rend le suspense plus dense, à la fois autour du sort de l'escadron de 1945 et de leurs descendants de 2015. Les pages qui se déroulent dans les Ardennes sur des sols de campagne enneigés sont par ailleurs absolument superbes. L'auteur atteint une aisance avec la couleur directe qui donne de très beaux paysages, comme cette jeep à flanc de colline et cette arrivée dans le village en page 12. Tout est de haut vol dans ce nouvel épisode, un vrai suspense qui va de toute évidence nous surprendre au prochain tome, une mise en scène parfaitement séquencée et des personnages attachants ou détestables qui se découvrent et gardent en même temps une part secrète. L'accroche est totale pour cette série classique et exigeante qui ne se répète jamais, nous plongeant dans un univers passionnant ou les femmes et les hommes sont emportés par l'Histoire sans jamais perdre leur authenticité.
