L'histoire :
Caroline Baldwin n’est pas sortie indemne de sa précédente enquête. Dans l’affrontement final avec le tueur Midas, elle a contracté le virus du SIDA après que ses lésions aient été en contact avec celles du serial killer. La jeune détective avait besoin de faire le point. Elle est partie faire une retraite dans une ville du nord enneigée. Elle noie son désespoir dans l’alcool et crèche dans un motel. Le soir, elle pense à se suicider en mettant le canon de son revolver dans la bouche. Mais elle renonce. Le lendemain, un événement va la sortir de sa torpeur. Steve Rodwel a disparu en montagne, enseveli par une avalanche, alors qu’il faisait l’ascension d’Angel Rock, par la face nord. C’est John Logan, un guide de haute montagne du coin qui l’accompagnait. Traumatisé, il ne veut pas remonter là-haut pour chercher son client. L’arrivée du père Rodwell va tout changer et Caroline Baldwin qui n’a rien à perdre décide de l’accompagner.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans les dernières pages d’Absurdia, les enquêtes de Caroline Baldwin ont pris un nouveau virage. André Taymans trouvait que sa série méritait un coup de fouet scénaristique, lui qui déteste la routine. Caroline Baldwin sera donc désormais contaminée par le virus du SIDA. Taymans craint les réactions négatives de la presse car en 1999, la maladie est encore considérée comme l’apanage des drogués et des homosexuels. Maîtrisant l’art de suspense, il nous offre un twist dont il a le secret sur les origines de la maladie de Caroline. Angel Rock est un album de transition, une pause qui s’ouvre sur une citation d'André Malraux qui a écrit la Voie Royale (l’un des livres préférés de Taymans). Dès les premières planches, Caroline noie sa dépression dans l’alcool, dans un bled au milieu des montagnes enneigées. Plutôt que de se laisser aller dans une longue descente aux enfers, elle se bat. En basculant dans les sommets, André Taymans trouve un terrain d’expression graphique idoine, jouant sur les cadrages et les décors vertigineux. En s’éloignant des stéréotypes, la série retrouve un nouveau souffle. Bravo Taymans !
