L'histoire :
Monsieur White, son casque d’astronaute sous le bras, prend un taxi, en direction de l’aéroport International. Charlie, le taxi-driver, est surpris par sa demande, sachant que cet endroit, ce n’est pas la porte à côté. Sur le chemin, il appelle Susan, secrétaire à la Kristal Corporation, firme aéronautique spécialisée dans les technologies de pointe en matière d’exploration spatiale, fournisseur n°1 de la NASA. Il déclare à celle-ci : « Je pars, vous vous débrouillerez très bien sans moi ». Susan s’empresse de le dire à sa direction, qui est plongée dans l’embarras : l’avenir du groupe en dépend. White, ancien astronaute, est l’image de la compagnie. Sans lui, pas de contrat pour le développement industriel de micro-machines avec une firme japonaise. Face à cette situation, Sullivan contacte la Wilson Investigation. L’entreprise envoie sa détective la plus efficace, Caroline Baldwin, qui a carte blanche pour ramener White au bercail…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec Moon River, André Taymans est loin d’imaginer que son héroïne rencontrera un tel succès. Cette série policière se définit en effet en dehors du carcan habituel. L’intrigue policière n’est qu’un fil rouge, Caroline en elle-même est loin des standards. Entre autre, elle est dépressive et aime picoler. Elle possède un franc-parler déconcertant. Ses relations amoureuses sont instables et ses enquêtes laissent des séquelles indélébiles sur elle. Caroline Baldwin est d’origine indienne huronne par sa mère et américaine par son père. C’est une brune mate aux yeux verts... la femme qu’on aimerait tous avoir ! Au départ, elle ne devait pas être le personnage central de l’enquête. C’est Frank White, l’astronaute, qui avait le premier rôle. Bernard Ciccolini a alors aiguillé Taymans vers ce changement de héros. Fort heureusement, car la série est une réussite et sera publiée pour le plus grand bonheur de Taymans dans la mythique revue (À Suivre). Les textes sont directs mais tranchants. Le dessin épuré mais d’une efficacité redoutable. Avec Caroline Baldwin, André Taymans quitte le monde des auteurs jeunesse pour devenir un auteur à part entière, avec plus d’étoffe. Moon River sera tiré à 7 000 exemplaires. Rapidement épuisé, il fera l’objet d’une dizaine de rééditions par la suite.
