L'histoire :
Corto Maltese arrive d’Amérique du Sud. Il débarque à Venise dans une Europe en pleine première guerre mondiale. Il rend visite à un ami, un moine du nom de Séraphin qui doit lui fournir un exemplaire d’une carte. Il s’agit d’une carte très ancienne dessinée par un portugais sur le dos d’un moine tué par les indiens. Elle représente l’emplacement approximatif des six villes minières du haut Maranon, les six villes d’or de Cibola, le mythique El Dorado. Corto écoute attentivement les paroles du moine tout en observant le ciel. Il regarde passer un avion autrichien biplan qui passe à proximité d’un petit palais à la fenêtre éclairée. Le moine appelle cet endroit « l’ange à la fenêtre d’Orient » car elle est habitée par une jeune fille paralytique qui reste des heures à la fenêtre. Elle chante en s’accompagnant à la harpe des chansons pleines de mélancolie. Corto trouve ce comportement assez étrange car elle défie les lois militaires en laissant allumée la lumière en période de guerre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce sixième tome de Corto Maltese dénote des albums précédents de par sa géographie. En effet, l’ambiance des mers du sud et des cocotiers laisse place à une atmosphère européenne grisâtre et terne, en pleine première guerre mondiale. Cependant, Hugo Pratt découpe son récit de plusieurs aventures en des lieux géographiques différents et emmène son marin de héros traîner ses guêtres jusque dans les terres celtiques de l’Europe du Nord, à savoir la Grande Bretagne et l’Irlande. On démarre quand même cette histoire dans la lagune de Venise où Corto Maltese s’intéresse à la carte d’un fabuleux trésor. Evidemment, sa route va diverger et il va se retrouver embarqué dans une histoire bien plus terre-à-terre. Pratt amène pourtant de la poésie et du mystère dans chacune de ses aventures. Il utilise les légendes et laisse planer le doute sur un enchantement de Corto Maltese afin qu’il puisse sauver l’Angleterre. Son dessin en noir et blanc sert l’histoire à merveille. Les traits des personnages sont précis, racés et d’un dynamisme certain. Un album poétique, tel une bonne ballade irlandaise qui promène Corto à travers l’Europe et ses légendes...