L'histoire de la série :
Cette « agence », officine secrète et discrète mandatée par l’ONU, est spécialisée dans la lutte contre le trafic d’œuvres d’art, aujourd’hui la deuxième contrebande planétaire après la drogue. Aux quatre coins du globe, au cours de missions délicates et/ou musclées, l’agence requiert la mise en place d’opérations commando, la maîtrise des nouvelles technologies de communication ou l’érudition de ses membres. Quatre personnes composent cette équipe de choc : la mannequin Souad, l’informaticien Kim, l’ex-agent secret Saint-Alban et le quinqua directeur Rafaello…
L'histoire :
Au XVIe siècle, une cohorte de conquistadors s’enfonce dans la jungle luxuriante péruvienne, à la recherche du trésor de l’Inca. Ils sont alors attaqués et massacrés par des indigènes, à l’exception du jeune lieutenant Roblès y Roblès, emprisonné au Machupichu. Après avoir vu de ses yeux le mausolée couvert d’or du mythique souverain Atahualpa, le lieutenant couche par écrit et en détail cette découverte, à l’aide de son sang, sur parchemin. Puis il s’évade et parvient à gagner une mission chrétienne, avant d’être rattrapé et tué. De nos jours, l’archéologue Zoé Bernstein s’apprête à mettre à jour cette sépulture, aidée par lesdits parchemins qu’elle a providentiellement récupérés dans un monastère espagnol en perdition. Sur place, elle a tenue à partager ce succès avec son vieil ami et mentor, le professeur Rafaelo, fondateur et directeur de « l’Agence ». Après avoir obtenu des autorités l’évacuation touristique du Machupichu, elle entame les fouilles et repère rapidement l’emplacement de la sépulture. Pourtant, la nuit précédant son ouverture, un mystérieux individu mène une opération commando en solitaire. Tandis qu’il dérobe une statuette, il est repéré par Rafaello, qui le suit discrètement à travers la jungle. Ce dernier est alors capturé par des guérilleros pro-indiens marxistes. Il a alors bien du mal à les convaincre de son histoire…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce troisième volet tranche avec les précédents opus, à plusieurs niveaux. En effet, cette fois Rafaello mène la danse quasiment à lui seul ; les apparitions des 3 autres membres de l’Agence sont essentiellement prétexte à ne pas les oublier : Saint-Alban passe un coup de fil dispensable à Souad, qui elle n’est pas trop dispo… et Kim se connecte inutilement à un satellite, après-coup. La vedette de ce troisième opus est bien Rafaello, en pleine cure de jouvence : il cavale à travers la jungle, se fait capturer par des guérilleros marxistes et s’offre au final un règlement de comptes à grand renfort de mitraillage. L’autre originalité de l’épisode est le recours aux flashbacks, qui entremêlent l’ouverture contemporaine du tombeau d’Atahulpa, à l’aventure du conquistador et de ses parchemins au XVIe siècle. Le dessinateur Thomas Legrain semble d’ailleurs bien plus à l’aise sur le rendu des séquences historiques, ainsi que sur le traitement de la jungle et du cadre précolombien, que pour les décors urbains/modernes. Son style ultra-réaliste lui permet de livrer d’enthousiasmantes vues du Machupichu, mais aussi de Cartagène sous la Renaissance, et des conquistadors dans la jungle. Ces retours en arrière sont idéalement morcelés et répartis pour alimenter le suspens et maintenir le lecteur en tension sur deux fils narratifs. Il demeure pourtant quelques « trous » curieux, qui laissent un sentiment d’inachevé : quid du réseau de trafiquants ? Quid du devenir du trésor ? Bizarrement, les Bartoll ne semblent guère s’intéresser à ces développements…