L'histoire de la série :
Cette « agence », officine secrète et discrète mandatée par l’ONU, est spécialisée dans la lutte contre le trafic d’œuvres d’art, aujourd’hui la deuxième contrebande planétaire après la drogue. Aux quatre coins du globe, au cours de missions délicates et/ou musclées, l’agence requiert la mise en place d’opérations commando, la maîtrise des nouvelles technologies de communication ou l’érudition de ses membres. Quatre personnes composent cette équipe de choc : la mannequin Souad, l’informaticien Kim, l’ex-agent secret Saint-Alban et le quinqua directeur Rafaello…
L'histoire :
Au début du XXe siècle, un groupe de soldats russes bolcheviks se replie de Pologne. Ils emportent avec eux une précieuse icône sur bois, symbole de cette nation très catholique : la « Vierge noire ». Après l’exécution sommaire de ces déserteurs, l’œuvre atterrit entre les mains d’un cruel lieutenant… pour être finalement stockée et oubliée, dans les années 70, au sein du gigantesque musée de l’Ermitage de Leningrad. De nos jours, un industriel polonais de l’acier, Lech Ganinski, connaît une ascension économique et politique fulgurante. Pour mieux asseoir encore son pouvoir – il envisage carrément le poste de premier ministre – il ambitionne de restituer la Vierge noire à son peuple. Il fait alors appel aux manigances de Mac Brain, homme d’affaire installé à Hong-Kong et spécialiste du trafic d’art, pour retrouver l’œuvre. Celui-ci envoie évidemment sa fidèle Katya au musée de Leningrad. La récupération de la Vierge noire n’est qu’une formalité pour elle et la transaction peut s’opérer. Plus tard, alors que Ganinski donne une réception au sein de sa somptueuse villa, Souad, mannequin et membre de l’« Agence » (spécialisée dans la lutte contre le trafic d’art), croise Katya. Les deux femmes se reconnaissent et commencent à s’expliquer dans une pièce à l’écart… lorsque deux gardes du corps les mettent en joue. Elles se réveillent prisonnières dans une grotte du sud de l’Italie, entre les mains d’une famille mafieuse alliée de Ganinski…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après deux épisodes exotiques (majoritairement en Irak et au Pérou), notre Agence spécialiste de la lutte contre le trafic d’œuvres d’art est de retour en Europe de l’est… mais toujours avec les mêmes ennemis dans les pattes. Pour nos 4 héros, McBrain ressemble donc de plus en plus au Axel Borg de Lefranc : un poil à gratter récurrent. Comme l’indique le titre, la trame de ce 4e opus s’intéresse à une vierge sur bois, qu’un politicard mafieux polonais veut « rendre » à son peuple pour accroitre son aura. Techniquement, l’intrigue semble une nouvelle fois irréprochable : on sent que les rouages de ce type de trafic n’ont guère de mystères pour l’ancien grand-reporter Jean-Claude Bartoll. En revanche, la psychologie des personnages est toujours quasi inexistante et plombe lourdement l’intérêt qu’on porte à ces conjonctures fadasses… En outre, le dessin réaliste de Thomas Legrain, certes rigoureux mais toujours froid et impersonnel, ne met guère en valeur les protagonistes (on confond Saint-Alban et Ganiski, tandis que Katya est régulièrement loupée). Pour ne rien arranger, le rythme de l’enquête s’appuie sur un découpage très « cut » (les nombreuses séquences s’alternent sans transition). Certes, cela profite à une certaine densité d’infos et permet inversement des ellipses bien pratiques (quelle logique dicte donc la déportation italienne de Souad et Katya ?). C’est vraiment dommage, car les piliers de cette série lui confèrent originellement un potentiel de suspens énorme !