L'histoire de la série :
Cette « agence », officine secrète et discrète mandatée par l’ONU, est spécialisée dans la lutte contre le trafic d’œuvres d’art, aujourd’hui la deuxième contrebande planétaire après la drogue. Aux quatre coins du globe, au cours de missions délicates et/ou musclées, l’agence requiert la mise en place d’opérations commando, la maîtrise des nouvelles technologies de communication ou l’érudition de ses membres. Quatre personnes composent cette équipe de choc : la mannequin Souad, l’informaticien Kim, l’ex-agent secret Saint-Alban et le quinqua directeur Rafaello…
L'histoire :
Dans la nuit du 20 mai 2010, un cambrioleur s’introduit dans le Musée d’Art Moderne de la ville de Paris (Palais de Tokyo). Il profite d’un système de sécurité en panne pour prendre son temps et dérober 5 toiles de maîtres pour une valeur de 100 millions d’euros : un Picasso, un Matisse, un Braque, un Léger et un Modigliani. Une caméra de surveillance l’immortalisera et le réseau de voleurs et de recéleur sera arrêté… mais ils déclareront avoir détruit lesdites œuvres. « Il professore » Rafaello Di Gotto, qui dirige l’agence MX22 de lutte contre le trafic d’œuvres d’art, entend cela à la télévision depuis son luxueux appartement de Venise. Il suspecte fortement que les œuvres ont été revendues, en réalité, sur le marché parallèle et qu’elles réapparaîtront un jour. Peu de temps après, Rafaello emmène son équipe sur les docks de New York. La courte mission qu’il leur propose consiste à piéger un trafic de statuettes funéraires façon guerrier Qinn, provenant du pillage de tombes Shan. Or pour cela, il leur faut inspecter un porte-container… autant chercher une aiguille dans une meule de foin ! Ils sont néanmoins aidés dans cette mission par une jeune chinoise de la sécurité intérieur de Hong Kong, le lieutenant Li Liang, que Rafaello connait visiblement très bien. Or l’opération tourne au drame…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sixième mission pour les enquêteurs de l’Agence MX22, spécialisée dans le trafic d’œuvres d’art. Comme souvent avec le scénariste Jean-Claude Bartoll, ancien grand-reporter, l’intrigue s’appuie sur l’actualité récente de son sujet : ici, le vol authentique en 2010 de 5 toiles de maîtres au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris. Réellement, les recéleurs ont affirmé avoir détruit les œuvres… et personne n’y a jamais cru. Dans sa fiction, Bartoll les fait donc réapparaitre entre les mains d’un collectionneur plus que véreux, le fameux de Wilde du titre. Nos agents de terrain se livrent alors à un tumultueux chassé-croisé pour tenter de les récupérer, correctement rythmé. Mais avant cela, comme pour combler un déficit de contenu et atteindre les 46 planches requises par les contraintes éditoriales, le scénariste propose une intrigue en interlude, qui vient d’incruster comme un cheveu sur la soupe. L’agence participe en effet à une interpellation sur un cargo à quai, qui tourne au tragique pour l’un des héros. On comprend bien que cela soit mu par certaines nécessités narratives – muscler l’intrigue ? Doter des personnages atones d’une profondeur psychologique ? Délayer la sauce ? – mais c’est très maladroit dans le rythme et cela renforce au contraire l’aspect artificiel du récit. La dernière planche relance toutefois les débats, et de manière inattendue, vers un début de profondeur psychologique pour l’un des personnages clés. Quant au dessinateur Frisco, il « fait le job » réaliste avec un savoir-faire croissant, indéniablement plus à l’aise sur les décors que pour les visages, souvent peu raccords…