L'histoire de la série :
Cette « agence », officine secrète et discrète mandatée par l’ONU, est spécialisée dans la lutte contre le trafic d’œuvres d’art, aujourd’hui la deuxième contrebande planétaire après la drogue. Aux quatre coins du globe, au cours de missions délicates et/ou musclées, l’agence requiert la mise en place d’opérations commando, la maîtrise des nouvelles technologies de communication ou l’érudition de ses membres. Quatre personnes composent cette équipe de choc : la mannequin Souad, l’informaticien Kim, l’ex-agent secret Saint-Alban et le quinqua directeur Rafaello…
L'histoire :
En avril 2003, les américains sont aux portes de Bagdad. Profitant de la confusion qui découle de l’opération« Liberté en Irak », un commando armé pénètre dans le musée archéologique. Il est alors notoire que le bâtiment renferme des trésors venus d’un lointain passé. A Venise, Rafaello, directeur de l’« agence » MX-22 mandatée par l’ONU pour traquer les pillards d’œuvres d’art, a soudain vent de l’imminence de cette intrusion. Il rejoint son QG en compagnie de Souad Tazi et de Thomas Saint-Alban, et demande immédiatement à l’informaticien Kim de pirater et de pointer un satellite vers la zone concernée. Impuissants, les membres de l’agence assistent en direct à un mystérieux larcin, aussitôt suivi du pillage du musée par la population. 3 ans plus tard, le dossier refait surface à New-York au pied du siège de l’ONU. Alors que se tient justement une conférence sur le pillage archéologique de l’Irak, un sunnite ayant travaillé au musée de Bagdad propose spontanément son aide à Raffaelo… et se fait descendre par un sniper dans la foulée. Pendant ce temps, dans un temple satanique reconstitué à bord du plus gros paquebot de tourisme jamais construit, un richissime homme d’affaire tente d’appeler le démon Pazuzu à l’aide d’une plaquette d’incantations…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’était pourtant une bonne idée, que de mettre en scène une aventure de l’Agence MX-22 autour de la thématique du pillage archéologique qui suivit la prise de Bagdad par les américains en 2003. Hélas, ce second scénario d’Agnès et Jean-Claude Bartoll est pour le moins décousu. L’intrigue tente de relier le pillage du patrimoine historique irakien avec le trafic d’armes alimentant la guerre civile actuelle, par le biais… d’un milliardaire piqué d’ésotérisme ! Eh oui, rappelez-vous : dans le film (et roman) d’épouvante l’Exorciste, c’est l’exhumation d’une statue de Pazuzu qui provoque la possession démoniaque d’une fillette ! Il y a comme un hic au niveau de la cohérence des genres. Que vient faire cet élément gothique grandguignolesque dans une série hyper réaliste qui se réclame d’une proximité géopolitique et de faits d’actualité ? En outre, le rythme de cette seconde aventure est saccadé, au point qu’on a parfois l’impression qu’il manque des planches (cf. entre les pages 35 et 36). Certaines séquences superflues auraient mérité d’être allégées au profit du dénouement, ici pour le moins laconique. En attendant, les Bartoll nous font à nouveau voyager : Venise, Bagdad, Hong-Kong, Fribourg, New-York, Washington, Paris, les Bahamas… La multiplication des unités de lieu reste néanmoins limpide et permet à la coloriste de varier sa palette des tonalités. Au dessin, Thomas Legrain met consciencieusement l’ensemble en relief à l’aide de son style réaliste. Les progrès de son trait limpide et détaillé sont appréciables, même si ce dernier manque toujours de spontanéité…