L'histoire :
Denis, « le tueur », a légèrement débordé des contrats que lui confient en toute discrétion et illégalité les services secrets intérieurs français. Il n’a pas pu s’empêcher d’intervenir pour sauver une fillette prisonnière d’esclavagistes et victime de prostitution infantile. Certes, il a rempli son contrat en dégommant sa cible, mais en prime, il a surtout généré un véritable massacre : 6 morts. 6 cadavres ensanglantés jonchent désormais l’allée d’une villa cossue, dans une zone résidentielle d’une grande ville alpine. Denis a récupéré la gamine et il s’est replié avec elle jusqu’à son repère, en compagnie de Barbara, son contact intermédiaire. Barbara tente désormais d’expliquer à ses commanditaires que leur tueur n’a pas eu d’autre choix que de flinguer tout le monde… Une version légèrement arrangée et une pilule pas évidente à faire passer, étant donné le bordel médiatique que l’affaire génère. Denis est donc sur la sellette. Et l’interrogation demeure quant à savoir que faire de la gamine, qu’il se retrouve désormais plus ou moins obligé de protéger. Barbara s’en retourne à Paris pour réorganiser l’affaire. Or dès le premier soir, le chalet isolé où sont repliés Denis et la gamine, est attaqué par 5 professionnels envoyés pour « faire le ménage ». Heureusement, Denis est encore plus professionnel…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A la fin du tome 5, nous avions quitté notre tueur professionnel et alexithymique (qui ne ressent pas d’émotion) en curieuse situation et au terme d’un sacré climax ! En effet, après avoir abattu de sang-froid une poignée de puissants notables, des gros dégueulasses et esclavagistes sexuels (peut-on faire plus monstrueux, en ce bas-monde ?), il se retrouvait à devoir jouer les papas adoptifs d’une fillette pré-adolescente. Le tueur, papa ! Ce coup-là, le scénariste Matz ne nous l’avait encore jamais fait. Or ce qui semble banal pour la plupart, dans le cas du tueur c’est un peu encombrant. Va-t-il la liquider pour conserver sa stature de cynique absolu (et son job) ? Ou bien ne serait-il pas aussi insensible que les auteurs tentent de nous le faire croire depuis 20 tomes, désormais ? Le mode narratif ne varie pas d’un iota. Les encadrés narratifs nous partagent ses pensées désabusées sur la condition humaine, ponctuant les grandes cases aux couleurs très contrastées – avec une gestion prononcée des ombres et de la lumière – du dessinateur Luc Jacamon, tandis que le tueur organise méticuleusement ses restes de missions et sa planque. Au terme de l’épisode, il se retrouve juste une nouvelle fois traqué par ceux qui l’employaient (l’Etat français, madââme) depuis qu’ils avaient négocié sa liberté contre ses basses œuvres, au tout début de la seconde série Affaires d’Etat. En fuite, mais plus vraiment tout seul… en route pour un futur nouveau cycle, sans doute !