L'histoire :
Denis exécute toujours les assassinats – évidemment non-officiels – pour l’état français. Sa nouvelle planque, un chalet isolé mais grand luxe perché dans les montagnes, lui offre la solitude nécessaire à son job, qu’il apprécie tant. Son contact Barbara lui rend de temps en temps visite, notamment pour lui confier les contrats, au sujet desquels il ne pose que les questions pragmatiques pour leur exécution. Or dernièrement, le très prudent tueur a repéré un autre chalet à quelques kilomètres de marche, dans lequel sont enfermés des enfants migrants, sans doute esclaves sexuels pour des mafieux de province. Il a même reçu la visite de deux enfants qui s’étaient échappés… et qui ont ensuite été récupérés par leurs tortionnaires, alors qu’il était en mission. Denis a retrouvé sa baie vitrée brisée et le corps du petit garçon mort dans la nature. Aujourd’hui, il partage sa découverte avec Barbara, à la jumelle. Potentiellement, cette affaire peut devenir un problème… Mais en attendant, Denis et Barbara prennent l’avion pour l’Andalousie, où les attend une nouvelle exécution. Un type important, très discret et protégé, à abattre, à 800 mètres de distance, au fusil à lunette. Le train-train, pour le tueur…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ce nouveau cycle du Tueur Affaires d’état, notre tueur à gage au service de l’Etat français aurait-il tendance à s’humaniser ? Non pas qu’il se met à avoir des remords au moment d’appuyer sur la gâchette : ça, il le fait toujours avec plaisir, à partir du moment où ça va dans le sens de sa misanthropie et de son alexithymie (absence d’émotion). Mais depuis le tome 4, où il a été en contact avec des enfants esclaves sexuels emprisonnés dans un chalet proche du sien, il semble être très motivé par quelques exécutions hors contrat. Dans un premier temps, cet épisode ressemble aux autres : lors de ses phases de repérage ou de solitude, il se laisse aller à des réflexions désabusées sur la condition humaine. Et puis quand il tue, il est particulièrement efficace. Un pro de chez pro. Une nuance dans la nouvelle affaire : il doit faire binôme avec Barbara, sa commanditaire. Et pour donner le change, un « rapprochement » imprévu s’opère. Le scénariste Matz ne verse certes pas dans la bluette – surtout que l’affaire fraye plutôt avec le milieu des partouzes – mais c’est un autre axe d’humanisation qui se profile pour notre Tueur. Le dessinateur Luc Jacamon alterne les plans rapprochés dans le style semi-réaliste qui caractérise sa griffe à nulle autre pareille, et les panoramas contemplatifs, plus réalistes, limite photographiques, généralement dans des cases géantes. Et puis sur les dernières planches, le découpage explose littéralement, à la mesure de la scène d’action spectaculaire et gore… qui nous donne sacrément envie de lire la suite. Et aussi, de nous coller devant Netflix® dès le 10 novembre 2023, pour profiter du film qui a été adapté de cette excellent thriller (avec Michael Fassbender dans le rôle-titre).
