L'histoire :
Paris, 13 février 1936. Une délégation importante d'Action Française suit le corbillard transportant la dépouille de Jacques Bainville sur le boulevard Saint Germain. Borowicz Blémia, alias Boro, reporter désormais bien connu, perd patience et sort de son taxi, prenant à parti les quelques hommes qui veulent bien faire attention à lui. A quelques mètres dans la foule, il reconnait un homme. Ce dernier n'est autre que « Monsieur Paul », un tueur appartenant à la société secrète allemande « l'ordre de Parsifal » à qui il a déjà eu affaire. Intrigué, Boro fait semblant de prendre des photos ça et là, tout en l'observant. Monsieur Paul, qui a lui aussi repéré Boro, et qui « n'oublie jamais un visage » s'approche de plus en plus de lui, sort sa matraque et… soudain, la foule s'énerve. Le député Blum, qui passait malheureusement là en voiture, vient de faire les frais de la haine anti-juive. Boro intervient juste à temps pour prêter main forte au célèbre homme politique. Avec quelques braves gars qui passaient aussi par là, il a bien du mal à retenir les assaillants. Ils s’en sortent finalement, sans trop de casse, avec l'intervention inopinée de la police…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le reporter Boro revient pour notre plus grand plaisir, à travers un second cycle. Cet album marque la première partie d'un nouveau triptyque prometteur. Toujours dans l’ambiance électrique d'avant guerre, Dan Franck met à profit tout son talent pour adapter en BD l’œuvre romanesque de Jean Vautrin, les aventures d'un reporter s'inspirant librement de la vie du célèbre Robert Capa. Si les faits et gestes de ce fringuant photographe sont parfois assez tirés par les cheveux, ces aventures n'en demeurent pas moins palpitantes, avec un sens très maitrisé du rythme. Le coup de crayon de Marc Veber s'améliore indéniablement d'album en album, pour atteindre ici un niveau assez bluffant, avec un grain de détails tout à fait convainquant. Le coloriage soigné de Domnok apporte alors l'équilibre qui manquait certainement jusqu'ici. Le nouveau grand format utilisé pour la série permet finalement de profiter pleinement de ce graphisme vraiment réussi, qui ne montre maintenant que peu de défauts…
