L'histoire :
En cette année 1682, Loïs Lorcey, apprenti peintre et décorateur, travaille sous la tutelle de ses maîtres-artisans à parer le château de Versailles de ses derniers éclats. Mais tandis qu’il se consacre assidûment à son ouvrage le jour, il s’encanaille allègrement la nuit. C’est ainsi qu’il tombe bien malgré lui dans un piège fort délicieux. Poussé à la gaudriole par une créature de petite vertu, il régale de ce spectacle une poignée de courtisans dissimulés dans les taillis. En promenade nocturne, Louis XIV en personne découvre alors le croustillant spectacle. Après avoir remis de l’ordre dans ces ébats, la punition tombe : Loïs doit s’engager et mettre son talent au service de l’armée française, aux « Indes occidentales ». Il devra en rapporter moult dessins et croquis, afin d’enrichir les connaissances de la cour. Toutefois, amusé plus que scandalisé, le Roi-Soleil accompagne cette sanction de ses meilleures recommandations. Quelques jours plus tard, Loïs embarque sur un magnifique convoi de caravelles, à destination du continent américain…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jacques Martin a un peps incroyable ! A 83 ans, il se lance encore dans une nouvelle série historique dans la lignée classique des Alix, Lefranc, Jhen, Keos et Orion. Ce classicisme est quasi-anachronique, comparé à l’explosion actuelle de la BD moderne. Mais si le découpage traditionnel rebutera les plus habitués, Jacques Martin parvient à donner un réel souffle épique aux aventures de son nouveau personnage. De Versailles à la Nouvelle Orléans, il nous distille aventure, romance, pirates et tornades. Loïs fait oublier ce que les derniers Alix et Lefranc ont de désuet. Des mœurs aux costumes du XVIIe, en passant par les détails des bâtiments ou des caravelles, la reconstitution historique est excellente. Pour Olivier Pâques, jeune dessinateur au talent prometteur, qu’il doit être fastidieux de dessiner tous ces détails avec autant de rigueur ! Il se livre à un exercice graphique d’une grande précision et parfaitement documenté, en restant fidèle à la ligne fine du maître. Seules les couleurs gagneraient à plus de sobriété (ah les nuages violet à la planche 35 !).