L'histoire :
En 1949, un photographe parvient à accoster en pirogue au bord d’un dispensaire à 100 km en aval de Manaus, au fin fond de la forêt amazonienne. L’homme meurt dans les bras du révérend, en indiquant son appareil photo et en balbutiant : « Il est très grand et tout blanc, il m’a regardé, il savait que j’étais là ». Le révérend récupère la pellicule et met plusieurs jours à rejoindre Manaus pour la faire développer. Dès qu’il voit le cliché en question, il est stupéfait. Il rend immédiatement visite à son ami Graham, consul d’Angleterre au Brésil. Ils décident de l’envoyer à Londres, au MI6 britannique. Sir Charles convoque rapidement Kathy Austin, qui a déjà été confrontée à bien des phénomènes surnaturels au Kenya et en Namibie, mais qui profite de quelques semaines de vacances chez ses parents. Ce rendez-vous arrange finalement Kathy qui se morfondait… et qui accepte de repartir sur le terrain pour comprendre ce cliché incroyable. On y voit en effet cinq indiens yanomis, une tribu dangereuse, qui escortent une créature humanoïde au corps filiforme, mais au visage oblong et au crâne démesuré. S’agirait-il d’un extraterrestre ? Tandis que Kathy entame ses investigations, un double du cliché tiré par le photographe de Manaus tombe aux mains d’une communauté germanique installée au Brésil. Ces derniers ont l’air de savoir de quoi il retourne et usent de méthodes expéditives…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après les 5 tomes de Kenya puis les 5 tomes de Namibia, les scénaristes Rodolphe et Léo envoient leur héroïne Kathy Austin dans un troisième cycle d’aventures surnaturelles. Ces dernières se déroulent certes cette fois sur un autre continent que l’Afrique… mais toujours dans la chaude moiteur climatique et accompagné par des indigènes pas tout à fait rassurants : l’Amazonie. En fait, tous les ingrédients des précédents cycles sont bien tous là… et malgré cet effet de non-surprise, on se fait immédiatement happer par le premier mystère qui déboule dès la première planche : mais crénomvindiou, que représente cette fichue photographie que tout le monde a droit de voir, sauf le lecteur ?! Il faut attendre la planche 11 pour la voir et être satisfait. A ce stade, c’est trop tard pour ne pas être impliqué : la Kathy est sur les dents, les nazis immigrés aussi, le caractère sympatoche du consul est attachant et on veut désormais savoir ce qu’est cette créature. Extraterrestre ? Humain mutant ? La mise en scène est idéalement rythmée par un découpage immersif, le dessin régulier de Bertrand Marchal se situe dans une veine Léo-compatible, et les dialogues sonnent justes. Bref, la recette a beau être la même, elle demeure succulente. On en n’attendait pas moins.
