L'histoire :
En février 1933, une paysanne roumaine vient en aide, de nuit, à un individu capé en fuite, traqué à mort par des villageois. Elle l’invite à se réfugier dans sa chaumière et ne découvre son apparence qu’à la lueur de la bougie, lorsque l’individu retire sa cape : il s’agit d’une sorte d’enfant malformé, malingre, à la peau grise, doté d’un crâne chauve protubérant et de yeux globuleux. Un être venu d’une autre planète ? En août 1949, l’agent secret britannique Kathy Austin se trouve au fin fond de la jungle amazonienne en compagnie du capitaine Délio, de la marine fluviale brésilienne. Elle est venue ici sur les traces d’une mystérieuse créature, sans doute un extraterrestre, à partir d’un cliché récupéré chez les nazis. Mais leur bateau a été attaqué par des indigènes et ils se retrouvent désormais à pied, dans une jungle truffée de terribles prédateurs. Dans une grotte, ils découvrent le squelette d’un conquistador espagnol, assurément là depuis des siècles. Dans un étui qu’il porte à son cou, ils récupèrent un plan, titré « Eldo » (pour Eldorado ?), ainsi qu’un collier en or massif, incrusté d’émeraudes et de rubis. Ils repartent pétris de questions, ignorant que l’extraterrestre qu’ils cherchent les espionne et suit leur périple de près…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Rodolphe et Léo continuent d’alterner les révélations et le brouillage des pistes, dans ce troisième volet d’Amazonie, une série d’aventures légèrement fantastiques mettant en scène l’agent Kathy Austin déjà présente dans Kenya et Namibia. Cette série se situe à la croisée de plusieurs genres, tous entremêlés et porteurs à travers le scénario de ces deux vétérans de la bande dessinée : la grande aventure, l’espionnage, la science-fiction, sans oublier un zest de charme (Kathy et Délio vont-ils enfin s’embrasser ?). En parallèle des nouvelles questions (où va aboutir cette curieuse carte, « Eldo » ? et ce sous-marin allemand blindé de lingots d’or ?) qui accompagnent le périple de Kathy à travers la jungle en 1949, on continue de suivre par alternance l’enquête des deux membres de la Bram Stocker Society, en flashback d’un an plus tôt (1948). En contrepartie de ces zones d’ombres savamment entretenues, l’extraterrestre se dévoile clairement plus. Bertrand Marchal réitère quant à lui sa griffe réaliste sérieuse et aboutie, certes très académique. Mais quand le classicisme se met au service d’une intrigue aussi équilibrée et piquante, on serait vraiment malfaisant de se plaindre…
