L'histoire :
En octobre 1943, une sorte de géant dissimulé par des draps et une capuche est vendu à un cirque ambulant au sud de Dresde. Le directeur est ravi de cette acquisition, qui va rejoindre sa galerie de monstres et ne manquera pas d'attirer les foules. Quelques jours plus tard, en effet, un Sturmbannführer nazi offre une visite à son fils. Longiligne, imberbe, grise et pourvu d'une hypertrophie crânienne, la créature fait alors montre de pouvoirs de télépathie et de pyrokinésie qui subjuguent l'officier allemand. Il décide aussitôt de l'embarquer contre dédommagement, afin de l'offrir à un ami, le docteur Hoffman. Six ans plus tard, Kathy Austin et son nouvel ami brésilien Délio sont toujours en errance dans la jungle amazonienne. Eux aussi sont à la recherche de cette créature, dont un cliché leur est parvenu. Or c'est plutôt cet être qui les a trouvés, il a même soigné Délio des blessures d'un jaguar... Puis s'est aussitôt évanoui dans la nature. Désormais, ils déambulent dans la végétation luxuriante, ponctués par des averses, en suivant le bruit des balles de revolver. Car à quelques lieux de là, des indiens sont en train d'attaquer l'embarcation d'un groupe d'allemands venus eux aussi pour retrouver la créature. Les allemands se défendent avec leurs armes à feu, mais c'est encore une fois la créature qui les sauve du massacre, en débarquant sur le ponton de leur navire. « Jo », comme l'appelle le vieux Hoffman, est particulièrement respecté par les indiens. Par télépathie, il les incite même à dégager le navire de la vase et de la mangrove...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce tome 4, avant-dernier du cycle Amazonie, Léo et Rodolphe poursuivent rigoureusement tous les fils narratifs précédemment entamés. En flashback, on apprend par exemple la manière dont l'extraterrestre s'est retrouvé entre les mains des nazis. Au présent (l'année 1949), on suit surtout le périple de Kathy et Délio en Amazonie, en prise directe avec la fameuse créature et ses formidables pouvoirs psy, qui nous intriguent depuis le début. Enfin, quelques mois plus tôt (décembre 1948), on suit la pseudo enquête suivie par deux pieds nickelés anglais, homos et passionnés de Dracula... qui se retrouvent sans trop comprendre pourquoi dans un bureau du FBI au fin fond du Nouveau Mexique. Ce dernier fil narratif est sans doute celui qui délaye le plus la sauce, non sans délivrer un peu de légèreté et d'humour au ton de ce thriller fantastique. Il permet néanmoins au final de combler des chaînons manquants à la trame globale, qui progresse néanmoins pas mal, quoique toujours au rythme volontairement patchwork décidé par les scénaristes. Bertrand Marchal dessine quant à lui le tout en mode semi-automatique, à l'aide de son trait encré fin et réaliste, assez proche finalement de celui de Léo (qui avait dessiné seul le premier cycle Kenya). Vivement le prochain et dernier tome 5...
