L'histoire :
Alexandre, un jeune trader victime d’une machination, est accusé d’un meurtre et de la faillite d’une banque. Condamné à perpétuité, il réussira à s’échapper de sa cellule, 12 ans après son incarcération. Défiguré lors de sa rocambolesque évasion, il subira différentes interventions esthétiques et prendra une nouvelle identité sous le nom de Dantès. Décidé à se venger de ses anciens amis et aidé par quelques complices doués en informatique, il met en place un savant montage financier afin de les piéger. Un de ses adversaires n’est autre que Charles de Salers, le dirigeant du parti Nation Française et candidat à la présidentielle de 2002. Ce dernier n’hésite pas à kidnapper 2 jeunes femmes, très proches de Dantès afin qu’il ne divulgue pas les malversations dont il a bénéficié. L’annonce des résultats du premier tour est un coup de tonnerre : contre toute attente, le parti d’extrême-droite obtient un résultat largement supérieur à toutes les estimations. Salers révèle alors à ses 2 prisonnières qu’il a détourné le ver informatique développé par Dantès pour trafiquer le résultat des urnes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce 6ème album vient clore le cycle 3 de la première saison de ce thriller politico-financier. Tel un jeu de dominos, la vengeance de Dantès fait tomber tour à tour les différents protagonistes qui avaient participé à sa déchéance. Parfois dépassé par l’ampleur de son piège, Alexandre arrive cependant à identifier le véritable responsable de la machination dont il a été victime : Charles de Salers. Ambitieux, machiavélique, il est devenu président d’un parti d’extrême droite, vit à Saint-Cloud et son plus fidèle conseiller n’est autre que Justine sa fille : toute ressemblance avec des personnalités existantes serait-elle fortuite ? Cette version revisitée du Comte de Montecristo est modernisée avec intelligence par Pierre Boisserie et Philippe Guillaume, inspirés ici par les techniques des « voyous » du XXIème siècle (les montages financiers, les virus informatiques, la mafia russe, etc.), ainsi que de certains faits qui ont marqué la vie politique française de ce début de siècle. Cette version contemporaine de l’un des plus grands romans du XIXème siècle manque parfois de crédibilité, mais elle demeure plaisante pour son rythme et ses rebondissements. Le trait classique, sobre et réaliste d’Eric Juszezak se met au service de cette histoire. Les rouages contemporains et financiers de l’intrigue laissent peu de place au dessinateur pour être original ou exprimer d’autres facettes de son talent. Fort du succès de cette première saison, une seconde comprenant 2 albums minimum est d’ores et déjà annoncée.
