L'histoire :
A la fin des années 80, Alexandre, jeune trader, a fait l’objet d’un complot financier machiavélique. Condamné et emprisonné à Fresnes pour malversations diverses et meurtre (qu’il n’a pas commis), il a fomenté sa vengeance en cellule durant plusieurs années, avec l’aide de Gabriel, son codétenu, un génie de l’informatique lui aussi innocent. Il s’est finalement échappé de la prison avec l’aide de Sarah, la fille de ce dernier, et d’Isaac, son prof d’informatique. Mais durant son évasion, Gabriel meurt et lui chute et se retrouve défiguré. Mais lorsqu’on a été formé par un génie de l’informatique, on a tout prévu : Alexandre a une nouvelle identité, une carte de sécu et il peut bénéficier de soins et de chirurgie reconstructive. En 2000, il est désormais Christopher Dantès et se met en quelques semaines à briller sur les marchés financiers. Le petit monde de la bourse ne rêve que d’être associé à cette réussite aussi prodigieuse que mystérieuse… y compris ses anciens « amis » et associés, jadis responsables de sa déchéance. Avec la complicité de Sarah et d’Isaac, Christopher leur tend un piège. Tandis que lui les rencontre, tour à tour, pour leur proposer diverses solutions juteuses à leurs positions financières, Isaac truffe leurs téléphones et leurs ordinateurs de micros et mouchards…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier « cycle » de deux tomes était globalement revenu, en flashback, sur le piège diabolique dans lequel le naïf Alexandre était tombé à la fin des années 80, puis sur ses années de prison. Pour l’entame du second cycle, le tome 3 raccroche logiquement la trame au présent (soit à partir de l’année 2000) et nous expose par le menu la forme que prend la vengeance d’Alexandre devenu Christopher. Pierre Boisserie (scénariste) et Philippe Guillaume (chef du service financier du quotidien les Echos) ne nous donnent pas encore les clés complètes sur le mécanisme de cette vengeance… Mais on fait confiance au héros pour préparer un retour de bâton redoutable, tout comme ce fut le cas pour Edmond Dantès dans le Conte de Monte-Cristo, dont cette aventure est la relecture contemporaine. Sur un dessin réaliste très agréable d’Eric Juszezack, qui fait la part belle aux personnages, ils s’appuient sur un contexte boursier et financier réaliste, sans être trop lourd sur ces aspects afin de rester accessibles au grand public. A en croire la scène d’introduction, spectaculaire, datée au 12 septembre 2001, ils relient ce contexte à l’actualité financière proche, ce qui en exhausse encore le réalisme. Iront-ils jusqu’à intégrer la crise financière débutée mi 2008 ? En marge de ce lent et jouissif traquenard, les scénaristes sèment en outre quelques éléments intrigants secondaires, histoire de tenir le suspens à son comble (les fleurs mystérieusement déposées sur la tombe de la mère d’Alexandre ; la dégradation de la relation entre Sarah et Isaac…). En bilan de mi-parcours (6 tomes sont prévus), cette série tient toutes ses promesses. Pourvu qu’ça dure !