L'histoire :
Charles Augery est le responsable des forces coloniales du comptoir de Maroko. La découverte d’une jeune femme blanche, seule rescapée d’un massacre perpétré sur un bateau, a changé sa vie. Curieusement, cet événement coïncide avec l’apparition d’un nouveau sorcier Orushi, à la tête des tribus noires. En voulant en savoir davantage, Charles se rend au dispensaire où est censé se trouver ce nouvel homme puissant, insensible à la lèpre. Sur place, il découvre que tout le monde a été tué. Le sorcier l’accueille alors avec ces paroles : « Pour toi et tes semblables, il est temps de partir », avant de le laisser pour mort dans une pirogue. Quelques temps plus tard, alors qu’il se remet lentement de ses blessures, la jeune femme blonde, maintenant à peu près remise sur pieds, raconte son histoire. Elle s’appelle Lady Nelson. Elle et son mari, accompagnés de leur amante commune Jade, étaient simplement en voyage lorsqu’ils se sont faits attaquer par une horde d’africains. Le sorcier qui commandait ces derniers avait épargné Jade et son mari. Car Jade détenait un objet qui faisait d’elle une personne à part : une perle noire, appartenant jadis à la déesse des fièvres et des anéantis Anaktu !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir tourné la page ottomane, Jean Dufaux imagine une suite à Djinn en plongeant ses trois personnages au cœur de l’Afrique noire, celle des sorciers, des envoûtements, de la vie dure et brutale, en même temps que celle du colonialisme. Quoi de mieux que cette toile de fond pour le personnage principal, Jade, une femme investie d’un pouvoir surnaturel. le prolifique scénariste utilise les mêmes ingrédients que précédemment pour ce nouveau cycle, et la magie est toujours présente, à deux doigts de la réalité. L’intrigue est menée de façon aussi peu linéaire qu’auparavant, avec de nombreux flash-back et de multiples points de vue. Mais il reste toujours tout à fait clair et on n’a aucune peine à le suivre tout au long de ce 4e tome. Au dessin, Anna Mirallès est toujours aussi efficace, avec sa mise en couleur si appliquée sur ce trait si fin et élégant. Elle rend parfaitement l’impression de puissance qui se dégage des grands guerriers noirs, de la beauté sauvage et violente de l’Afrique, et du charme d’un continent soumis à d’autres lois : celles de la magie.