L'histoire :
Jalouse de l’attention que Jade porte à la future épouse du Maharadjah, Miranda Nelson a choisi de laisser son mari et son envoûtante maîtresse pour, à son tour, rejoindre le Pavillon des Plaisirs. Surtout, elle souhaite y recevoir les leçons de l’intrigante Arbacane, ex-favorite du Prince. De quoi unir l’une et l’autre à la même envie : se venger triplement du Maharadjah d’Eschnapur, de sa future épouse Tamila et de Jade la Djinn, chargée de faire son éducation sexuelle. Aussi étonnant que cela puisse paraître, la décision de Miranda perturbe profondément son époux, Lord Nelson, qui, bien que rassasié du corps de Jade, se morfond : il a besoin d’amour, de tendresse, de sentiments. Et ça, seule sa femme peut le lui donner. Pendant ce temps, Miranda engrange les leçons. Elle expérimente en particulier celle qui consiste à passer de soumise à dominatrice en utilisant ce pauvre Willard qui vient la supplier. Il a goûté, il y a quelques temps, à ses charmes et il ne peut plus s’en passer. Il restera pourtant cette fois le nez dans la poussière, se contentant de lui baiser les pieds. Bientôt, c’est une autre poussière qu’il devra respirer, car la révolte gronde contre la colonisation…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Et si ce douzième tome tirait quasi-définitivement le rideau sur les délicieuses alcôves de la série ? Et s’il laissait désormais le corps nu envoûtant de Jade hanter à jamais nos fantasmes en s’invitant uniquement de temps en temps dans nos nuits ? Car si Jean Dufaux promet encore un tome, il ne se cache pas, dans sa préface, de le confier à Kim Nelson, personnage principal du 1er cycle Ottoman, pour définitivement nouer la boucle en reliant passé et présent. D’ailleurs, ce 12éme opus ferme parfaitement les péripéties indiennes au rythme d’un récit empreint d’une belle dose d’aventure, de velléités romanesques, teinté d’Histoire et toujours aussi agréablement aiguillonné par son érotisme aussi brûlant qu’élégant. En bonus, le scénario réalise un pont parfait entre ce cycle et le précédent (qui, dans la timeline, à la malice de lui être postérieur…) en incluant dans le dénouement de l'intrigue (une fameuse histoire de perle noire…) des éléments directement reliés au déroulement du cycle Africa. De quoi nous convaincre de laisser partir Jade, Miranda et Lord Nelson affronter leurs destinées sur les terres du Roi Gorille et d’Anaktu. Pour le reste, impeccablement distribué, vous saurez tout du choix définitif du Maharadjah d’Eschnapur, des stratégies d’alcôves de l’intrigante Arbacane et de Miranda, du jusqu’au-boutisme du colonialisme anglais, de la révolte indienne ou de la manière dont la petite Saru Rakti pourra se défaire du sortilège auquel elle est liée. Et puis, surtout, enfin, vous vous laisserez – une fois encore – dompter par l’élégance du trait d’Ana Miralles, ses courbes nirvanesques, ses couleurs parfaitement travaillées… pour garder de Jade un souvenir éternellement tatoué.