L'histoire :
Dans les ténèbres, l’homme fait face. Rapidement, le danger se rapproche. De la jungle surgissent des lueurs devenues bientôt des flammes. Enfin les guerriers Orushi l’entourent de leur lance, torche à la main. L’homme fait face l’arme à la main mais ses trois dernières cartouches plus tard, le voilà prisonnier d’un bien triste sort. La jungle est mortelle à l’homme blanc qui l’affronte seul. Gardé vivant jusqu’au retour au village, Charles Augery se réveille un matin attaché au poteau d’une case, face à la déesse Anaktu. Splendide de nudité, la divine l’interroge : que cherche-t-il ? Une femme blonde appelée Lady Nelson ? Peut-être qu’en effet oui, la déesse la connut mais ce fut alors dans une autre vie. Le nom de « Jade » n’évoque plus rien pour elle et l’aventurier l’apprendra à ses dépends. Précipité dans une fosse, le malheureux y retrouve le mari de celle qu’il recherche. Lord Nelson y croupit depuis que sa femme Miranda osa en présence d’un roi indigène mettre en doute l’existence de la déesse. Cela eut lieu lors de leur halte au dispensaire du père Anselme…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec cet album, Djinn retrouve tout son charme, la mystique sensuelle qui fit le succès du premier cycle. Bien qu’africaine, l’ambiance de ce tome parfait une série orientale aux arguments « formels » (en référence au courbes corporelles) déjà convainquants. Si ce septième volet bénéficie d’une édition limitée avec couverture inédite (et DVD, à ne pas rater pour les amateurs), la figuration originale est noire et bestiale à souhait : sauvage et divine. Jean Dufaux, qui enchaîne les scénarii comme des perles, signe ici un récit plein, envoûtant de la première à la dernière case. Quant à Ana Mirallès, homme ou femme ne peut qu’apprécier le travail proposé. Si l’érotisme est l’arme naturelle chez Jade, il l’est aussi chez l’artiste dont le graphisme chaud et avenant confère à la série son terrible pouvoir de séduction. Par ailleurs, Pipiktu est construit de manière digressive. Epargné du cadre déjà planté, le titre s’attarde sur les personnages qui voient chacun ici leur vie prendre un virage (jusqu’à parfois fatal ou presque). Paradoxalement, c’est avec l’éclipse du caractère de Jade en tant que tel que renaît une passion certaine. Le sang coule, rouge et dru ; notre Djinn est mise à nue. Efficacité et plaisir au programme, le cycle africain devrait trouver sa conclusion au prochain volume. Avant de terminer aux Indes ce voyage libertin…