L'histoire :
Prise au piège par le FSB, condamnée à 20 ans de Goulag et maintenant prisonnière dans la colonie pénitentiaire pour femmes AK 159/7 au fin fond de la Sibérie Orientale, Najah Cruz n’a d’autre choix que de prendre son mal en patience. Devenue le matricule n° 114, elle devient rapidement le souffre-douleur des caïds locaux. A peine arrivée et c’est déjà la bagarre, puis le mitard. Le FSB lui fait alors une proposition de travail, qui consiste à espionner Sergueï Vassinsky, le candidat du parti « Russie Nouvelle » aux prochaines élections dont elle assurait la protection avant son incarcération. Or, cela reviendrait peut-être à compromettre sa couverture auprès de son patron, le milliardaire Sam Natchez, soupçonné d’être le parrain occulte du grand conseil des mafias. En Russie, un autre membre de ce grand conseil, le milliardaire Boris Berezkoff, subit des attaques en règles du Kremlin depuis qu’il finance le candidat de Russie Nouvelle : le FISC réclame maintenant 8 milliards de dollars à son groupe pétrolier LOBOS. La pression monte d’un cran, quand le groupe étatique GAZNET lui propose un rachat de LOBOS…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis O.P.A. sur le Kremlin (le tome 5), Insiders connait une très nette densification des tensions. Ce nouvel album continue à un rythme effréné, au sein duquel nombre de manipulations et trahisons s’entremêlent dans une trame plus complexe que jamais. La simplicité n’est certes pas l’atout majeur de ce nouveau volet… Le lecteur souffrira, tant les niveaux de contre-contre espionnage sont nombreux. Le nombre des protagonistes ne cessent d’augmenter et les flashbacks de plus en plus fréquents sur l’héroïne, se partagent entre révélations et nouveaux mystères. Cependant, tout cela s’enchaîne en une chorégraphie experte, orchestrée par Jean-Claude Bartoll en forme. Le scénariste utilise une fois de plus à merveille son expérience des rouages mafieux (c’est un ancien grand reporter) pour démontrer un talent incontestable. Renaud Gareta ne démérite pas en proposant un travail graphique qualitativement constant. Au fil du temps, son trait réaliste assez personnel s’avère parfaitement adapté au ton de la série et contribue à lui conférer une atmosphère très personnelle. Décidément, Insiders vole haut, au dessus de nombreuses autres séries géopolitiques en BD.
