L'histoire :
Trimalchion donne des orgies somptueuses, où l’amour, le vin et les plaisirs sont partout. Après l’incendie qui a ravagé une partie de Rome, les nobles romains reprennent goût à la vie. Néron lui-même, accompagné du centurion Ruffalo, est de la fête. Pétrone lui a donné rendez-vous pour qu’il puisse discuter avec Lucius Murena. Ils échangent et se réconcilient, même si chacun peut toujours reprocher certaines choses à l’autre. Mais le Besogneux est aussi de la fête, furetant à la recherche de notre héros. Lorsqu’au petit matin Murena sort de chez Trimalchion, rempli d’espoir, il est agressé par un sbire du Besogneux, une montagne de muscle qui le laisse pour mort, non sans avoir été lui-même achevé par le sinistre bossu. Il est recueilli par la sœur du sénateur Pison, qui complote contre Néron. Elle le fait soigner, et lui prodigue elle-même des soins très particuliers. Mais les soins de la guérisseuse de la belle Lemuria rendent amnésique Murena, et il se retrouve pieds et poings liés, au beau milieu d’une terrible machination.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On pensait qu’avec la disparition de Philippe Delaby, la série Murena allait s’éteindre. Mais Jean Dufaux a trouvé en Théo Caneshi un compère à la hauteur de cette série. Avec un encrage moins plein que celui de Delaby, plus léger, mais un trait tout aussi précis et des couleurs magnifiques, le dessinateur italien réussit à reprendre les personnages à sa main, sans décontenancer le lecteur. Ses arrière-plans sont magnifiques et ses scènes d’orgie doucement scandaleuses. Bref, on peut repartir sur une nouvelle série, d’autant que le Murena nouveau sort de l’œuf : il a perdu la mémoire, à cause des soins administrés par la guérisseuse de Lemuria. Celle-ci, dévoreuse d’hommes, sœur désœuvrée d’un sénateur qui complote contre Néron, va se servir du pauvre homme pour tendre un piège à l’empereur… Dans ce tout nouvel opus, Murena est perdu, ballotté et manipulé. Il a perdu ses amis et se retrouve dans une situation terrible. On se demande comment il va bien pouvoir se sortir de ce monde pourri jusqu’à la moelle. Comme d’habitude, Dufaux mêle la petite et la grande Histoire, avec de nombreux liens avec l’histoire de la littérature. On croise Pétrone, Encolpe, un des personnages du Satiricon de Pétrone, mais aussi bien sûr Sénèque. C’est riche et intelligent, même si on sent que Dufaux a forcé un peu le trait pour repartir sur de nouvelles bases. Tabula rasa… On n’adhère pas toujours au scénario de ce 10ème tome, même s’il est bien mené, avec un séquençage bien pensé et efficace. On attend désormais avec plaisir la suite.