L'histoire :
Le brasier a vaincu. Puis il s’est éteint… Et bien que Rome porte encore de nombreux stigmates du Grand Incendie, la ville renait peu à peu de ses cendres, tel le Phoenix. Néron la veut plus belle et plus puissante que jadis. Sa Cité : la Nouvelle Rome. Lucius Murena y participe quant à lui directement, mettant maquettes et plans avec quelques compagnons sur une table de fortune à même la rue. Le moyen de faire la rencontre de Pierre qui fait un retour dans la ville après avoir disparu quelques temps. Le sage homme n’est pas là par hasard. En effet, il souhaite s’enquérir, auprès de l’Empereur, de la raison pour laquelle ses soldats enferment depuis quelques jours au fond des geôles les juifs de la Cité. Étrange, effectivement, d’autant que Popée, l’Impératrice, à parmi ce peuple de nombreux amis. Mais le sage n’est pas le seul à rendre visite à Lucius et à ses compagnons. Ainsi Claudia la jolie fille du centurion approche bientôt pour leur offrir une amphore pleine d’eau. Il faut surtout comprendre que la belle brune n’a d’yeux que pour le beau Murena. Et du reste, ce dernier ne tarde pas à tomber sous le charme incandescent qui accompagne la jeune femme. Plus loin, d’autres ont des projets bien plus dangereux. De ceux en tout cas qui confirmeraient à Pierre qu’il a raison de s’inquiéter. De ceux qui pourraient tout aussi bien mettre notre bon Lucius Murena en danger...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Rome consumée par les flammes, le récit de ce neuvième tome tisse entre autres sa trame autour de la reconstruction de la ville éternelle. Mais surtout, il nourrit son intrigue en observant le chemin que prendra l’Histoire pour déterminer qui endossera la responsabilité du Grand Incendie. Juifs ? Chrétiens ? Les intérêts galopant des uns et des autres, les intrigues de cour, les méandres politiciens, les haines, amours et vengeances, ne tarderont pas à choisir leurs boucs émissaires au rythme d’une partie jouée d’avance. Premières victimes collatérales : Massam et Balba (sans trop qu’on en comprenne d’ailleurs la nécessité…). Avant que ne suive – parfaitement mis en scène – le supplice de Pierre pourtant particulièrement apprécié de l’Empereur. Et Lucius Murena dans tout ça ? Et Néron ? Le premier vogue entre passion charnelle, amour et culpabilité. Le second semble subir les événements, ballotté par leur tourbillon, avec une certaine forme de regrets. Tous les deux sont particulièrement inactifs, en tout cas. Si l’on fait exception cependant des performances sexuelles de notre bon Lucius – qui feront bientôt l’objet d’une mouture collector de l’album, tirée à 5000 exemplaires pour l’occasion. A moins que les deux dernières planches (prémices d’un piège ?) ne tisonnent un retour éclatant dans la partie de deux des plus fameux protagonistes de la série. Aussi, une nouvelle fois, pourra t-on peut-être regretter l’absence d’épaisseur du scénario, particulièrement attaché à faire revivre l’Histoire par l’histoire (avec pédagogie et brio), au détriment des propensions romanesques, épiques ou mystérieuses initiales de cette sublime série. Une nouvelle fois génialissime, la partition de Philippe Delaby époustoufle à tout va. Détaillée, réaliste, cadrée, à l’aise dans le mouvement et l’action tout autant que dans l’érotisme ou la sensualité, elle pèse de toute sa maestria sur ce neuvième prolongement. Et ce n’est certainement pas là le moindre de ses atouts.