L'histoire :
Après avoir exfiltré une ingénieure en chimie nucléaire, prise en otage par des touaregs dans le Sahara islamique, Tony Corso retourne a sa vie de détective privé pour la jet-set azuréenne. Un soir, au casino de Saint Tropez, Anémone de Courville, comtesse et rabatteuse de contrats, lui présente un nouveau client. Meron Pradesh est l'attaché de presse de Racheed Khan, un réalisateur « bollywoodien » en vogue (les studios de cinéma de Bombay). Ce dernier est en tournage à Saint Tropez, pour une grosse production financée par un émir Qatari. Or ce projet de film concurrence les circuits de blanchiment indiens traditionnels, ce qui ne plait pas à la mafia de Bombay. L'un des parrains de ce milieu exerce donc un redoutable chantage sur Pradesh, afin qu'il « salisse » la réputation de Racheed Khan. Un plan à base de call-girl et de paparazzi est envisagé... et Pradesh a trop de dettes pour pouvoir refuser. Des clichés compromettants de lui sont également menacés d'être révélés s'il ne s'exécute pas. Tony accepte évidemment le contrat, tout en restant sur ses gardes : il a déjà repéré que la tueuse à gage Karen Novacek était en embuscade. D'ailleurs, les ennuis ne tardent pas : le soir même où Tony s'engage, la voiture de Pradesh est retrouvée explosée au fond d'une crique. Tout indique que Pradesh était au volant. Corso décide alors d'annoncer la triste nouvelle au réalisateur-vedette...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après 3 ans et demi d'absence, Tony Corso, le détective de la jet-set tropézienne est de retour ! Et son auteur Olivier Berlion nous promet de mieux s'en occuper à court terme : un tome 7 arrivera à l'échéance d'un an et un tome 8 est même déjà en maturation. Le gap dans ces aventures ensoleillées faisait suite à un tome 5 où beaucoup (trop ?) avait été dit sur le personnage. Berlion avait besoin de prendre du recul pour déterminer vers où l'emmener à présent. Plus de noirceur finirait par lui être fatal ; c'est donc vers une enquête indépendante, une sorte de retour aux fondamentaux, que l'auteur s'est tourné. Désormais récurrent, le pré-générique permet tout d'abord de re-situer le héros, tout en offrant une ouverture riche en action, rocambolesque à souhait (et particulièrement d'actualité). Puis l'intrigue principale, plus sérieuse, se met en place. Notre détective en chemise à fleurs enquête cette fois dans le milieu du cinéma bollywodien, perturbé par des intérêts financiers mafieux et qataris. Un chantage est exercé, un attaché de presse est menacé, des photos compromettantes sont mises dans la balance... Toujours autant cynique dans ses répliques qu'efficace dans ses réflexes de terrain, le héros pige promptement les enjeux et les rôles de chaque protagoniste. Il règle donc l'affaire en 46 planches règlementaires, rondement et agréablement menées, une révélation finale en prime. Côté vie privée, Tony Corso connait aussi quelques déboires amoureux (son couple avec Nadia bat de l'aile) ; et il toise sa concurrente Karen, désormais tueuse à gage quasi patentée, tout en instaurant avec elle une relation durable et ambigüe. Graphiquement, Berlion ne change rien à ses codes visuels : son dessin réaliste, soigné et appuyé à l'encre de Chine, se complète de la colorisation en couleurs vives par Christian Favrelle. Rendez-vous est déjà pris pour le tome 7, qui devrait se dérouler du côté des Cyclades (Grèce), un autre coin de paradis particulièrement baigné de soleil...