L'histoire :
Tony Corso tente de se remettre en douceur de sa rupture avec Nadia. La proposition de passer quelques jours dans les îles grecques ne lui déplaît pas. Madjid est avec lui, et bien entendu c'est François-Gérôme qui a loué un yacht pour une petite croisière sous le soleil. Dès le premier soir, Madjid ne pense évidemment qu'à aller à la rencontre des jeunes femmes qu'il voit se promener sur le port, tandis que Tony termine une mission opportuniste qu'il a acceptée sans difficulté. Notre détective privé en chemise à fleurs doit convaincre la femme d'un riche et bedonnant homme d'affaires, de laisser tomber le jeune naturothérapeute qui l'a charmée. Une mission d'une grande simplicité, de l'argent pas très moral, mais très facilement gagné, sans grand effort et sans violence. A son retour, une rencontre avec une artiste peintre grecque va l'amener à s'intéresser à de très belles icônes, au point d'en acheter une qui lui rappelle le visage de sa propre mère. Mais des enjeux très éloignés de l'art religieux et touristique vont rapidement lui faire comprendre que la jeune femme est au cœur d'un trafic financier qui dépasse les frontières de l'Europe. Des mafieux de l'Est et des moines orthodoxes passés maîtres dans l'art du combat vont interrompre des vacances qui devaient être sans complication...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour ce septième épisode des aventures de Tony Corso, Olivier Berlion a rassemblé tous les personnages qui font le charme de cette excellente série d'espionnage. Madjid le faire-valoir et ancien co-détenu, François-Gérôme le galériste très opportuniste, et les évocations récurrentes de Nadia, la petite amie très indépendante mais très jalouse de Tony. C'est donc sur un contexte de familiarité de plus en plus forte avec l'univers du détective privé sans accréditation que se déroule cette nouvelle aventure, une nouvelle fois sur fond de blanchiment d'argent. Les réseaux de sociétés off-shore et les enjeux criminels autour du lessivage de sommes faramineuses constituent le quotidien de cette série atypique, dont chaque nouvel épisode se lit avec plaisir. Les premières pages de ce nouvel opus sont à nouveau réjouissantes, avec cette scène inattendue des moines qui coupent leur téléphone portable. Berlion scénariste montre un grand sens du détail, inutile mais drôle, qui donne un ton unique aux aventures de Tony Corso. Ses intrigues sont toujours denses et plutôt fouillées, parfaitement ciselées pour tenir dans les 48 pages de l'album. La lecture de cet épisode s'apprécie d'autant plus qu'on a à l'esprit les volumes précédents, l'auteur continuant d'approfondir les révélations sur le passé de son héros. Sans emphase, mais avec une efficacité démontrée, il construit une série dense, dont la cohérence se confirme sans faux pas. Dessinateur précis, il fournit par ailleurs un vrai travail de construction de ses pages, très bien accompagné par le coloriste Christian Favrelle. Tony Corso est une série efficace, drôle et faussement légère, qu'il faut absolument découvrir quand on aime la BD grand-public de qualité.