L'histoire :
A la terrasse d’un bar de Saint-Tropez, Horacio Vargas, éditeur indépendant, requiert les services de Tony Corso, le détective privé de la jet-set. Il lui explique que sa maison d’édition s’est spécialisée dans la publication d’enquêtes politiques et financières à scandales. Un métier dangereux à en croire les récents évènements survenus dans son entourage. L’un de ses auteurs, le journaliste Denis Lambert, vient en effet d’être assassiné chez lui, alors qu’il comptait publier un brûlot sur un scandale financier et humanitaire au Togo. Or, il semblerait que le ministre de l’intérieur, actuel candidat à la fonction suprême, soit impliqué… En pleine campagne électorale, les renseignements généraux ont les nerfs à vif sur le sujet. Vargas, qui craint pour sa peau, veut crever l’abcès médiatiquement avant qu’il ne soit trop tard. Il demande à Corso de retrouver un dénommé Kowaleski, l’indic de Lambert, sans qui l’affaire ne peut éclater. Mais à peine Tony accepte t-il ce contrat, que Varga est assassiné. Avec le soutien d’une ancienne collègue de Lambert, il met au point un plan subtil et s’envole pour le Togo…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce qu’il y a de bien chez Tony Corso, c’est qu’on n’est jamais déçu. Le privé en chemise à fleur relève cette fois le défi d’une investigation à hauts risques, se frottant à un scandale politique aux résonnances africaines. Olivier Berlion réussit à nouveau avec brio à mettre en place une enquête savamment huilée, très proche de l’actualité, tout en s’adressant à un large public. En trois mots : crédible, palpitant et divertissant. Car la juste dose est trouvée entre l’action et les manigances politiques, adroitement rythmée pour tenir le lecteur en haleine. Comme le vante Eric Corbeyran (jaloux de ne pas en être l’auteur) dans sa préface (que nous sommes jaloux de ne pas avoir écrite), la série « fait appel autant à vos tripes qu’à vos neurones ». Impeccablement découpé et mis en scène, le trait réaliste encré de Berlion bénéficie une nouvelle fois d’une colorisation bien contrastée de Christian Favrelle, sous le soleil de Saint-Trop’ et du Togo. Les dialogues sont une nouvelle fois jubilatoires de cynisme, et Tony reste fidèle à sa réputation de beau gosse. Cerise sur le gâteau, on peut même jouer au détective : en regardant bien les détails on trouve Kowaleski, comme des grands, avant tout le monde. Enfin, parallèlement au déroulement de l’affaire, Berlion instille quelques infos sur le passé de son héros, histoire d’avancer des pièces pour les épisodes à venir. Et on espère qu’ils seront nombreux !