L'histoire :
Alors qu’il raconte à son copain Madgid la manière dont il s’est retrouvé détective privé à Saint-Tropez, Tony Corso s’interrompt pour un rendez-vous calé avec le milliardaire Warren Bullet. Les deux potes s’y rendent à pied, étant donné que la villa de Bullet se trouve au bout d’un superbe sentier balnéaire, à proximité de la paillotte où Tony a ses petites habitudes. Ils découvrent le milliardaire occupé à peindre son lévrier en buvant un verre de rouge. Après quelques « aimables » échanges verbaux, l’homme aborde le sujet de son embarras : son fils. Envoyé au Bélize par l’avocat Roland Billard, pour finaliser une fraude financière dans ce petit paradis fiscal, ce dernier a été kidnappé. Ses ravisseurs réclament la coquette somme de 7 millions d’euros pour le revoir vivant. Or, il semble bien que Billard se soit fait la malle avec la fortune de Bullet, qui se voit dès lors obligé de vendre sa propriété, le dernier bien qu’il lui reste, pour payer la rançon. Tony s’envole alors pour le Bélize à la recherche de Billard, accompagné de Madgid qui s’est fait passer pour son associé ! Sur place, les deux potes sympathisent avec Aristide, un chauffeur de taxi, qui s’avère une aide providentielle sur quelques embrouilles…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec l’été qui arrive, le détective en chemise à fleurs Tony Corso – dilettante mais efficace – reprend du service ! Dans ce 3e volet, histoire de changer un peu, il troque sa Côte d’Azur ordinaire pour… le Bélize, qui offre l’avantage d’être un paradis fiscal, terrain idéal de trafics en tous genres, avec un taux d’ensoleillement analogue. L’enquête relativement classique (un kidnapping, une rançon, une magouille politico-immobilière et une flopée de braquages et flingages pour démêler le tout) s’avère rondement menée, à la fois complexe, musclée et crédible. Mais le plus réjouissant se situe une nouvelle fois dans le cynisme du personnage, à travers un sens du dialogue savoureusement sardonique. Pince sans rire et sûr de lui, Tony ne s’embarrasse pas des politesses d’usages ou de convenances pompeuses, et balance ses vannes tout en faisant avancer le schmilblick. Au passage, nous en apprenons un peu plus sur la situation personnelle de ce héros attachant : pourquoi est-il détective privé sur la côte d’Azur, comment a t-il rencontré Nadia, quel lien l’unit à Saladin, le parrain local de la mafia... Bref, un récit complet palpitant, une aventure estivale riche en adrénaline, une vraie progression générale de la série, des dialogues jubilatoires, un découpage séquentiel impeccable… En outre, les encrages sont une nouvelle fois de haut vol, dans le registre du réaliste. Que demande le peuple ? Avec ce 3e épisode, Olivier Berlion tend vers l’équilibre parfait d’une série divertissante, drôle, intelligente et superbement dessinée. Chapeau !