L'histoire :
L’indien Equani a quitté les siens pour accomplir une double quête. D’une part, il veut trouver la jeune femme qui hante ses rêves, Washita. D’autre part, il s’engage à dénicher le remède d’une terrible maladie qui ravage faune, flore et humains. Accompagné par la petite Cheeluh, il fait d’une pierre deux coups : il trouve un sorcier qui possède le remède à la maladie, une boisson noire écœurante… et ce sorcier est celui de la tribu de Washita ! Ivre de bonheur, Equani s’installe au sein de la tribu pour plusieurs mois, le temps de vivre son idylle avec Washita et de soigner Cheeluh. Or, ce faisant, il oublie le pacte qu’il a signé avec les divinités animales. Celles-ci se rappellent à son bon souvenir en enlevant Cheeluh. Elles lui ouvrent également les yeux : le remède que tous ingurgitent chaque jour, n’est qu’une drogue destinée à leur masquer la cruelle vérité : quand on s’en affranchit, on s’aperçoit que la maladie continue de ronger le monde. Cheeluh se réveille au beau milieu d’un gigantesque nid d’aigle. Elle explique alors la situation à Awi-Usdi, le dieu Dain, qui la ramène auprès d’Equani. Néanmoins, Awi-Usdi menace Equani : il n’a pas respecté sa promesse et en conséquence, lors du conseil de guerre des tribus animales, il proposera la guerre contre les humains, aux côtés des autres divinités. Pendant ce temps, alors qu’elle se lamente de voir un jour son aimé revenir au camp, Washita a la surprise d'y accueillir Asgina, frère et ennemi d’Equani…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au précédent volet, le héros Equani avait enfin trouvé le bonheur auprès de la femme qui hantait ses rêves, la Washita du titre. Dans ce tome 4, avant-dernier de la saga indienne, Equani doit assumer le pacte qu’il a signé avec les divinités animales, pour venir à bout de cette curieuse maladie qui ravage la contrée. A travers la « quête initiatique » et mystique de cet indien, la scénariste Séverine Gauthier entremêle de près ou de loin plusieurs symboliques : mythe de Faust, puissance de l’amour, ode à la nature, sens des engagements… Elle permet surtout à Thomas Labourot d’exploiter une veine graphique originale, qui s’inspire de l’art Haïda (les gravures da la civilisation amérindienne), tout en respectant les codes et contraintes du 9e art. D’où l’angularité du trait (les visages acérés, les doigts plats, aux bouts carrés), ou encore cette nouvelle parenthèse « contée », le temps d’une séquences dans un style graphique onirique et enluminé. Seconde particularité visuelle emblématique de la série, Labourot multiplie les cases ultra panoramiques, qui s’étalent parfois sur deux planches en vis à vis… jusqu’à déboussoler le lecteur quant à l’ordre de lecture à appliquer. Ce léger travers ne porte néanmoins jamais à confusion, le récit restant d’une totale lisibilité. La faible quantité de dialogues laisse aussi volontiers le dessin causer de lui-même… De fait, Washita se lit assez vite, mais la série se démarque ainsi nettement du tout-venant franco-belge.