L'histoire :
A la mort de sa petite fille, irradiée par un morceau de satellite radioactif retombé sur terre, le pilote d’avion écolo Dakota s’est donné pour mission de pulvériser toute la ferraille qui traîne en orbite. Parfois, il revient sur terre pour des missions spéciales, notamment la destruction des icebergs géants dérivant sur les routes maritimes. Dans ce futur proche, le réchauffement climatique a en effet quelques conséquences néfastes… Aujourd’hui, alors qu’il vient de balancer une flopée de bombes sur un de ces blocs colossaux, il repère un objet cylindrique pris dans un fragment de glace. A l’aide d’un hélico ultra-perfectionné couplé à une intelligence artificielle, il repêche le mystérieux cylindre et le rapporte à bord d’un porte-avion. L’objet est ensuite passé au scanner au sein d’une base scientifique et militaire… mais ces analyses ne révèlent pas grand-chose. Ce métal inconnu est imperméable aux rayons X et la glace qui l’entoure date de plus de 10 000 ans. Une fois retourné, le cylindre dévoile néanmoins l’empreinte d’une main incrustée. Après quelques essais, Dakota appose la sienne et s’ouvre alors un sarcophage high-tech, dans lequel se trouve le corps d’une fillette de 12 ans. L’état-major classe immédiatement cette découverte secret défense…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans la même veine (et par le même scénariste) que Golden city, Arctica se présente comme une nouvelle série d’anticipation à vocation écologique. Effectivement, Daniel Pecqueur y aborde des sujets tels que la fonte des glaces, la pollution satellitaire, les OGM, la valeur de l’eau potable… Malgré un léger sentiment de catalogue, l’intention est louable (et hélas juste), le cadre d’anticipation propice, le décorum high-tech jubilatoire. Cependant, le développement de la trame est amené avec des gros sabots relativement culottés. Selon le même travers que pour Golden city, voilà des protagonistes qui se lancent soudain dans des explications exhaustives, parfois de plusieurs pages, afin de bien-faire-comprendre-au-lecteur de quoi il retourne et d’aborder lesdits sujets fondamentaux. Cette narration un peu élémentaire (et bien commode de limpidité) n’est pas la seule similitude avec Golden city : au dessin, le serbe Boyan Kovačević emprunte un style proche de celui de Nicolas Malfin, à savoir une sorte de méticulosité exacerbée pour les décors et le design des éléments futuristes. Et la « Golden city touch » aurait été incomplète sans la colorisation contrastée (toujours bleu/jaune) et les effets informatiques Pierre Schelle, évidemment lui aussi de la partie. Pour peu qu’on fasse fi de ces stigmates plagiaires, les éléments sont en place pour nous faire partager une bonne intrigue fantastique, digne de Barjavel (cf. La nuit des temps). L’origine et la finalité de cette fillette demeurent mystérieuses dans ce premier tome, qui exhorte intrinsèquement à découvrir la suite…
