L'histoire :
En ce mois d’avril 1919, John Eaton, célèbre médecin, écrivain et acolyte de Nathan Else, le meilleur enquêteur de Londres, est invité comme témoin dans une affaire relayée par de nombreux médias. Il s’agit du procès d’Elisabeth Pumcake, une jeune institutrice qui a commis de nombreux assassinats dans la tranquille bourgade de Sweet Cove. Durant son témoignage, le docteur explique que, selon lui, l’accusée était une bonne personne qui a basculé en meurtrière après avoir été martyr des événements et de son entourage. Il conclut que, toujours selon son point de vue, Elisabeth n’est plus qu’un instrument désaccordé. Le procureur qui l’a invité à donner son avis regrette alors amèrement sa décision, car il craint que les jurés ne décident de l’envoyer en hôpital psychiatrique plutôt qu’en prison, suite à son intervention. Huit mois plus tard, alors que le médecin partage son temps entre son cabinet de consultation, son laboratoire et le chevet de Nathan Else, qui n’est plus que l’ombre de lui-même depuis sa victoire face à son ennemi juré, Eaton reçoit la visite d’un confrère. Le docteur Hawkins est un jeune débutant travaillant à l’asile Beltran, en charge d’une seule et unique patiente : Elisabeth Pumcake ! Si Hawkins rend aujourd’hui visite à son confrère, c’est tout simplement car la patiente refuse de s’exprimer tant qu’elle n’a pas eu d'entrevue avec lui. Intrigué, John accepte la rencontre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis le début de la série imaginée par Herik Hanna, l’album consacré à John Eaton est attendu à plus d’un titre. En effet, non seulement le personnage est librement inspiré du John Watson de Sir Arthur Conan Doyle, mais en plus, c’est lui le cerveau criminel à l’œuvre dans l’album clé 7 détectives, le one-shot à l’origine de la création de la série. D’ailleurs, si le récit peut tout à fait se lire sans connaître les autres, il est tout de même beaucoup plus intéressant d’avoir lu l’album précité, ainsi que les tomes 1 et 5 de la série. Ici, contrairement aux autres albums, il ne s’agit pas de suivre une enquête, mais d’entrer dans la psychologie du personnage, partagé entre ses pulsions meurtrières, son amitié avec son seul et unique ami malade et sa fascination pour la tueuse qu’on surnomme « le monstre botté ». Assez surprenant, ce sixième tome se lit avec plaisir, même s’il risque de frustrer quelque peu les adeptes d’enquêtes comme moi. Côté dessins, rappelons que chaque album est réalisé par une personne différente. Cette fois, il s’agit de la dessinatrice Mara, qui propose un univers semi-réaliste agréable où elle s’approprie les différents protagonistes aperçus dans les autres albums. En effet, la dessinatrice réussit le tour de force de les faire très différents, tout en étant parfaitement reconnaissables. Bref, cet épisode intéressant donne diablement envie de découvrir l’ultime tome, dont le personnage vedette ne sera autre que Nathan Else, le Sherlock Holmes version Herik Hanna…