L'histoire :
Le talentueux et toujours pressé Inspecteur Martin Bec se rend sur les lieux d’un nouveau meurtre. Sur place, il retrouve le corps d’une jeune femme défenestrée, qui a fini sa chute au beau milieu de la cour de son immeuble. À chaque fenêtre, les habitants observent la police faire son travail, comme s'il s’agissait d’un simple divertissement à la télévision. Pourtant, Bec apprend de Guichard, le policier qui a interrogé les voisins, qu’aucun d’entre eux n’a vu ou entendu quoi que ce soit ! N’y croyant absolument pas, le commissaire ordonne à Guichard d’embarquer la totalité des habitants de l’immeuble afin de les interroger au Quai des Orfèvres. Ensuite, il pénètre dans l’appartement et découvre la scène du crime. L’inspecteur Cadet, l’assistant de Bec, lui fait un compte-rendu de la lutte qui a sans doute eu lieu avant que la victime ne traverse la fenêtre. Il lui apprend aussi que cette dernière n’était autre que l’épouse de Clerc, un de leur confrère travaillant aux mœurs. Le mari a un très bon alibi pour le soir du meurtre puisqu’il était en planque avec son collègue. Interrogé par Bec, Clerc révèle qu’il connaît le meurtrier de sa femme ! Selon lui il s’agit de Guerry, un clochard qui vit depuis deux ans dans la cour de l’immeuble et qui a justement disparu depuis l’assassinat. Qui plus est, il tentait de séduire Madame Clerc depuis un bon moment, déjà, et faisait face à ses refus. Ajoutons à cela que l’intégralité des bijoux de la victime ont été volés. Or qui d’autre qu’un clochard aurait eu besoin de dérober des objets précieux afin de se faire de l’argent pour fuir ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Toujours inspiré du one-shot 7 Détectives, ce quatrième tome est consacré à Martin Bec, le seul français faisant partie des 7 meilleurs enquêteurs du monde. Plus jeune inspecteur à avoir été nommé commissaire du Quai des Orfèvres, Bec est considéré comme un homme constamment pressé, qui fait pourtant preuve d’une vraie minutie et d’un sens inégalé du détail lorsqu’il s’agit d’enquêter sur un meurtre. Or l’enquête qui nous est présentée ici semble se résoudre d’elle-même. Cela n’est pas du goût du commissaire qui tique sur certains détails plutôt louches. L’inspecteur pugnace se lance donc avec fracas dans cette histoire trouble, quitte à se mettre ses supérieurs à dos. Une nouvelle fois, le scénariste Herik Hanna prouve qu’il a un véritable talent pour raconter des récits policiers sombres, dignes des meilleurs romans. L’enquête avance indices après indices, détails après détails, avant le grand moment de la révélation finale, sans jamais sombrer dans une complexité inadaptée. Au dessin, Thomas Labourot propose une partition dynamique à mi-chemin entre sa série Les geeks et du réalisme pur jus. Aidé par les couleurs de Lou, le résultat est plutôt attrayant et permet de s’immerger dans l’intrigue avec facilité. Bref, ce quatrième tome est brillant, peut-être même plus que les précédents qui étaient déjà excellents...