L'histoire :
John O'Neill est devenu le patron du FBI sous le mandat du président Kerry et de son vice président Obama. Celui qui a réussi à déjouer les attentats d'Al Qaida contre les tours jumelles quelques années plus tôt a trouvé une vraie reconnaissance après la défaite des néo-conservateurs qui refusaient d'accréditer la menace d'un proche des saoudiens. Mais Robert Baer, l'ex patron de la CIA, n'est pas revenu du terrain des opérations. Il continue de défendre l'hypothèse d'un Oussama Ben Laden à la tête d'une organisation terroriste, malgré l'évolution démocratique d'une grande partie du proche orient. Un régime exemplaire en Irak, des printemps arabes de la Tunisie à l'Egypte, il reste difficile pour les gouvernements d'imaginer qu'une action de grande ampleur bénéficie encore du soutien nécessaire. Pourtant, les noms de Holland et Lincoln circulent autour d'une menace diffuse. Les deux tunnels qui relient Manhattan au continent seraient la cible d'une attaque ciblée. Jack décide alors, contre l'avis de tous, de se porter à nouveau au secours de son acolyte incontrôlable...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette trilogie uchronique autour de la montée en puissance d'Al Qaida et des services secrets américains est un vrai régal, comme la collection Jour J nous en a peu offert. Jean-Pierre Pécau et Fred Duval ont réussi le prodige de réécrire l'histoire d'un des évènements marquants du début du siècle, tout en parsemant leur intrigue de faits très proches de la réalité. Tout est incroyablement crédible, et semble parfois alimenté des meilleures sources d'information. Le dessinateur Igor Kordey n'est pas en reste, et livre une prestation bourrée d'énergie, à l'image de cette scène d'ouverture ultra efficace avec Bob qui court en kilt et tee-shirt Motörhead dans un souk de Bagdad. Les couleurs de son compère Jérôme Maffre sont frappantes et contrastées pour les scènes de jour, et subtiles lorsque le soleil se couche. Sur les trois tomes qu'aura duré cette palpitante aventure d'espionnage, les auteurs auront captivé l'attention sans défaillir, malgré des explications denses et des scènes de dialogue nombreuses. Leur savoir-faire totalement bluffant repose sur la qualité des dialogues et la personnalité de John et Bob, tout autant que sur la virtuosité narrative de Kordey. Une réécriture très intelligente de l'avant et après 11 septembre, qui rebat de nombreuses cartes sans jamais sombrer dans la théorie du complot. Remarquable !