L'histoire :
Le grand jour approche pour ces chers bébés-pas-nés. Bientôt, chacun d’entre eux sera assigné à une famille. Avant leur départ, l’ange du savoir qui s’occupe d’eux doit leur confier un ouvrage sacré qui sera indispensable pour leur existence terrestre. Il leur faudra s’en imprégner soigneusement avant leur naissance. Au moment de l’appel, Théo Grosjean n’a pas reçu son exemplaire de « la méthode d’intégration d’un groupe en soirée ». En vérifiant son dossier, l’ange du savoir s’aperçoit qu’il lui manque la moitié des éléments : ses vaccins contre les crises de panique ne sont pas à jour, aucune trace du guide de la relativisation des problèmes sans conséquence, il n’a pas appris à se servir du système d’archivage des vieux souvenirs gênants, impossible de mettre la main sur le Codex du système de régulation des pensées intempestives. Bref, c’est la cata. Le petit Théo va naître sans disposer de tous les prérequis pour connaître une vie terrestre sereine.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour se libérer de ses angoisses, Théo Grosjean a pris le parti de les tourner en dérision, de les dessiner et de les publier sur les réseaux sociaux (pas moins de 139000 abonnés sur son compte Instagram). Ce second volume de l’Homme le plus flippé du monde recueille donc une nouvelle salve de courtes scènes de 2 pages sur son quotidien de névrosé. Depuis qu’il est né, Théo est hanté par la mort. Il manque cruellement de confiance en lui, il anticipe toujours le pire, le regard des autres lui est pesant... Bref, l’accès au bonheur et à la sérénité lui semblent impossibles. Dans ce nouvel album cathartique, il tente de décortiquer les mécanismes de son cerveau qui le rendent si anxieux. Le contexte sanitaire, le confinement, sont également propices à alimenter ce malaise permanent et donc à quelques anecdotes supplémentaires. Si son anxiété généralisée est parasite au quotidien, Théo Grosjean en tire au moins un bénéfice secondaire : celui de s’en inspirer pour alimenter les pages des réseaux sociaux. Il ne s’agit pas d’une BD plaintive, larmoyante où Théo Grosjean s’apitoie sur son sort, bien au contraire. C’est ici un album qui fait sourire et avec lequel on passe un bon moment de divertissement. Les personnes qui souffrent des mêmes troubles seront réconfortées à l’idée de n’être pas seules à subir ces affres. Théo Grosjean se représente sous les traits d’un grand échalas brun qui ne respire pas l’enthousiasme et dont les yeux trahissent la fébrilité à la moindre occasion. Son dessin est simple, rapide mais restitue pleinement ses émotions.