L'histoire :
Embusqué à l’abri des arbres d’une forêt, l’un des hommes du groupe de résistants appuie sur le détonateur au moment où le train passe. L’impact n’a que peu d’effet sur le blindage très solide du convoi. Le colonel Komack ordonne pourtant un arrêt momentané, afin de massacrer les francs-battants. Peut-être pense-t-il ainsi impressionner Edith Setznar, qu’il retient prisonnière depuis peu. L’admiration démesurée du colonel pour les œuvres de cette talentueuse artiste peintre l’a poussé à l’épargner, au contraire de son conjoint Lazlo qui a été froidement exécuté. Depuis, il ne cesse de lui parler de l’art contemporain, en lui montrant sa fabuleuse collection de toiles de maître qu’il cache dans ses appartements ferroviaires. A quelques dizaines de kilomètres, Joseph se réveille d’un long sommeil au milieu de nulle part. Lui qui se croyait mort… Il ne doit la vie qu’aux soins de Kikhopta Kopukopoizoun, un nomade qui ère depuis quelques années à travers la région d’Edel. Kikhopta l’a retrouvé agonisant, au beau milieu d’une épave de cet espèce de cimetière de navires, résultat désastreux d’une politique d’agriculture intensive et d’irrigation raisonnée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec Le dernier vœu, voici la conclusion d’un fabuleux triptyque qui a tout pour plaire. Comme les deux tomes précédents, cet opus propose tous les ingrédients indispensables à toute bonne histoire qui se respecte : de la finesse, de l’amour et de la tragédie. Evidemment, cela ne suffit pas encore à faire un chef-d’œuvre. Pour autant, avec son scénario tout à fait original, Jean-Philippe Peyraud présente pour cette fin une mise en scène dynamique, qui devient de plus en plus haletante au fur et à mesure que ce train blindé s’approche de la gare de Prechz. Avec sa griffe personnelle, moderne et exquise, Alfred met à rude épreuve ses personnages, tous plus réussis les uns que les autres, les plongeant dans des décors tantôt magiques, tantôt dramatiques. Delf donne enfin la part belle à ce dernier opus, où la maitrise parfaite des couleurs apporte sans conteste son lot d'émotions à travers des ambiances superbement dosées, en total accord avec le graphisme d'Alfred. Au final, l’histoire éprouvante et triste de ce Désespoir du singe bouleversera tout lecteur un brin sensible…