L'histoire :
Crapaud s’est donc évadé de sa prison, où il commençait à purger la longue peine qui lui avait été infligée pour démence automobile. Recherché et traqué par la police, il a alors chu dans une rivière en s’enfuyant une énième fois… et son corps n’était pas remonté à la surface. C’était sans compter sur les facultés amphibies des batraciens ! Après avoir dérivé inconscient au grès du courant de la rivière, il est repêché au sens propre, en aval, par les fils de Loutre. Un bouche-à-bouche plus tard et le voilà de retour parmi ses amis ! Rat lui offre l’hospitalité et lui apprend une terrible nouvelle : son manoir a été investi par les belettes, les furets et les hermines du bois sauvage, qui le squattent désormais ! Pire encore : chaque soir, leurs agapes vident petit à petit la cave et les réserves de Crapaud. Cette nouvelle met Crapaud en furie. Avec l’aide de ses amis et de Blaireau surtout, qui connaît un passage souterrain menant secrètement jusqu’à l’intérieur de la demeure, il met au point un plan d’attaque. Agir devient en effet urgent, car les occupants des lieux ont pris rendez-vous pour le lendemain avec un notaire, afin de faire changer le titre de propriété en leur faveur...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce tome 4 est également le dernier de l’adaptation lyrique et truculente du roman animalier (jeunesse) de Kenneth Graham par Michel Plessix. Autant il ne se passait finalement pas grand-chose dans les premiers chapitres, essentiellement dédiés à la contemplation champêtre, au bord de l’eau, autant la série a progressivement monté en tension, pour finir par un joyeux bordel. Car comme en s’en doutait, Crapaud n’est pas mort : il est de retour et il est très en colère ! Ses pires ennemis l’ont en effet dépossédé de tous ses biens ! Comme à l’accoutumé, trois chapitres composent la contre-attaque finale qu’il mène avec ses amis, qu’on peut résumer en : préparation, assaut, épilogue. Les habitués retrouveront tout ce qui fait la force et les limites de la série : beaucoup de dialogues, emportés par une voix-off littéraire omniprésente (et pesante ?) ; un dessin tendre et pittoresque, d’une démente précision. A ce titre, la méticulosité de Plessix se confine, se miniaturise de plus en plus… au point, parfois, de rendre les cases à la limite du lisible, en raison de la surcharge de détails (et l’exiguïté du petit format d’édition ne lui fait guère hommage). A ce niveau de perfectionnisme, les scènes de champs de bataille à l’intérieur du manoir relèvent du stakhanovisme (la case centrale, p.18). Pour accroître la tension et le rythme, cette séquence de l’assaut n’est pas trop encombrée de textes, pour le plus grand plaisir des yeux. Bonne nouvelle pour ceux qui ont apprécié l’aventure : Plessix a d’ores et déjà emmené ses héros à travers un second cycle d’aventures, orientales : Le vent dans les sables.