L'histoire :
La Loge maçonnique mène une réunion extraordinaire. Secoués par les deux meurtres qui se sont déroulés en son sein, les dirigeants veulent lever le voile sur cette sombre affaire. Marcas est convoqué comme témoin. Il affirme solennellement que le responsable est un frère de la loge, le frère de la vengeance ! Pourtant, il n'a pas parlé de l'épée de la Fayette, utilisée par le meurtrier. C'est effectivement la seule piste qui peut le mener au tueur. Il a rendez-vous au musée Carnavalet avec la conservatrice des objets historiques, Béatrice Launay. Marcas veut comprendre le lien entre la Fayette et les meurtres et il révèle toute l'histoire à la conservatrice. Cette dernière est sceptique et ne croit pas à un lien entre les deux éléments. Pourtant, Marcas sait que La Fayette a été franc-maçon. Beatrice se contente de répondre qu'il est rentré dans ce club pour être à la mode, mais qu'il n'a pas eu une grande forme d'engagement. Elle veut voir une photo de l'épée volée. Elle remarque tout de suite qu'il ne s'agit pas de l'épée de combat de La Fayette mais de son épée de parade. Elle apprend à Marcas que le marquis avait légué à son fils les deux épées. Il y avait toutefois une contrainte dans le testament : l'épée de combat devait être exposée dans un temple...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le commissaire Marcas revient dans cette sombre enquête de meurtres au sein de la loge franc-maçonnique. Le rythme est toujours aussi soutenu et l’enquête se fait de plus en plus tortueuse. On passe habilement de l’époque moyenâgeuse à la contemporaine. Et l’enjeu est de taille : l’or et le mythe de l’alchimie ! Les situations et les personnages trouvent des échos étonnants entre les deux périodes : Flamel est une sorte de Marcas de l’époque, tandis que les inquisiteurs ont laissé place à de terribles magnats financiers. L’art de la manipulation est de mise et Marcas a du travail pour dévoiler le mystère épais de cette affaire. Avec un sens de la narration hors pair, Eric Giacometti et Jacques Ravenne distillent petit à petit les informations et les révélations chocs. L’action est aussi présente et plus Marcas se rapproche de la vérité, plus il risque sa vie. Cette histoire d’espionnage et de contre-espionnage a toutefois mis de côté un des sels de la série : la franc-maçonnerie. En effet, on parle très peu, voire quasiment plus, de la loge, et cet aspect ésotérique manque à cet opus. La psychologie des personnages est aussi peu travaillée : Marcas manque cruellement d’épaisseur. Les auteurs rajoutent tout juste une petite romance pour agrémenter le récit... mais là non plus, rien de très original ou de novateur. En outre, il est difficile de s'emballer pour les dessins d’Eric Albert. Le dessinateur s’applique à bien faire, mais son trait est par trop figé, et les couleurs de Catherine Moreau tendent vers le criard. De sorte que le récit paraît froid et insipide, ce qui est encore plus vrai quand on remonte à l’époque du Moyen-Age. Il faudra attendre le 3ème épisode de ce second cycle pour avoir le fin mot de l’histoire. Aura-t-on une fin en or ?