L'histoire :
La vie n’est-elle qu’un éternel recommencement ? C’est la 3e fois que Tikku emprunte la passe du Betten, la seule voie d’accès à la chaîne des sept monastères. Cette fois encore, il dormira à la belle étoile n’ayant trouvé aucune auberge pour l’accueillir lui et son disciple. Si cette fois c’est lui le maître, il se souvient de ses treize printemps, lorsqu'il traversa le col alors grand. A l’hiver 1109 du calendrier du Pajan, Okko et ses compagnons cherchèrent en effet refuge ici même. La cité de la poudre noire (gardant l’accès au col) était alors resplendissante, ses murailles solides et ses rues regorgeaient de monde. La guerre faisait rage en plaine et ceux qui tenaient à la vie s’empressaient de gagner ces hauteurs salvatrices. Cependant, il fallait pour s’aventurer plus loin un guide averti, et bien que le moine Noshin y ait vécu une large partie de sa jeunesse, il valait mieux s’attacher les services d’un indigène. La réputation d’Okko l’ayant amplement précédé, à la première auberge venue, une dénommée Fauche-le-Vent s’offre à eux. La budoka semble de la même trempe que son impressionnant Tetsubo et l’affaire est donc entendue. Quand soudainement, un homme terrifié bouscule Okko-san et l’implore. Prenez garde aux corbeaux du plus noir plumage, venez en aide à Setzuka Bashim ! Le dément n’a le temps d’en dire plus qu’une fléchette empoisonnée l’atteint…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il est des séries dont on sait avant même d’en avoir parcouru la moindre planche qu’elles sont un succès. Il est des albums dont le seul titre fait saliver. Il est des auteurs dont la simple évocation vaut tous les discours. Okko réalisé par Hub (secondé d’Emmanuel Michalak au story-board et Stéphane Pelayo aux couleurs) appartient déjà à ce club très fermé. « Déjà » car il n’aura fallu qu’un premier diptyque pour enchanter les passionnés du neuvième art que nous sommes. Alors après un cycle de l’eau magnifique en voici un nouveau, celui de la terre (en attendant le feu, l’air et l’éther) dont l’entrée en matière est une nouvelle réussite. Sur un scénario dense, Hub construit une intrigue mêlant exotisme, Histoire et fantastique pour une aventure digne de la collection Terres de légendes. A l’hiver, la terre se repose et la symbolique de mort (d’où le corbeau) prend tout son sens. Le quatuor de héros fait aussi la connaissance de deux nouvelles gueules. Une forte appelée Fauche-le-Vent et une plus sensuelle dont on devine à la première vignette qu’elle apportera un charme supplémentaire à la quête (en dépit, mais aussi grâce, à un physique avantageux quoique diminué). Le dessin demeure impeccable, les cadrages inspirés et la colorisation, cette fois plus « terre », pénétrante. L’album le plus abouti des trois ? Lors de la parution du premier on avait été agréablement surpris. Au deuxième, pleinement conquis. Maintenant on applaudit. Qu'en sera-t-il au 10e et ultime tome conclusif ? Une chose est acquise : Hub-sama ne compte pas s’arrêter là…